La tente est dans le pré

Journal de bivouac #3, en France

La photo :

 

L'histoire :

 
Le 3 septembre 2017, aux alentours de Hazebourck, France

En ce bel après-midi de la fin de l’été, je traverse fébrilement la frontière entre la Belgique et la France, au milieu de nulle part. Rien ne m’indique vraiment que je suis de retour en terre promise, excepté quelques panneaux de signalisation bien familiers. Me voilà enfin revenu dans mon beau pays, après avoir baroudé deux ans sur les routes d’Europe et d’Asie. Je suis enthousiaste à l’idée de pouvoir enfin m’adresser aux passants dans ma langue natale, de pouvoir acheter des camemberts au lait cru … Et d’enfin pouvoir faire la razzia dans les “vraies” boulangeries !

Il fait beau, il fait doux, je roule en short et me perds volontairement dans le dédale des routes communales de la campagne française, bien décidé à emprunter le chemin le moins court. C’est une manière comme une autre de faire durer le plaisir du voyage. Mais déjà, la pénombre gagne et je dois trouver mon bivouac du jour. Grâce à mon expérience de voyageur aguerri, il m’est maintenant assez aisé de débusquer une jolie petite place pour y planter ma tente : j’ai comme un radar interne qui me permet d’imaginer les chemins cachés derrière les bosquets et de visualiser les bonnes situations derrière les buissons. Je suis il est vrai fort aidé par les nombreux champs de maïs à disposition. A cette époque de l’année, ils attendent encore bien sagement que leur maître vienne les moissonner. J’en choisi un, un peu au hasard, et débouche sur petit un bout carré de pelouse fraîchement tondu. J’apprécie particulièrement ce moment, où je me mets à la recherche du spot de camping providentiel : c’est le petit bonheur du soir quotidien dont je ne me lasse pas.

La nuit est bien fraîche, largement humide, mais cela ne m’empêche pas de dormir comme un loir. Au petit matin, la bonne surprise : j’ai élu domicile en mitoyenneté d’une abondante réserve de mûres ! Les buissons hexagonaux regorgent de satisfactions. Bizarrement, ni en Belgique, ni en Hollande, je n’ai pu tâter du délicieux fruit de ronce. Et pourtant, c’était déjà la saison là-bas, et le climat y est favorable. N’y aurait-il pas chez eux assez de place pour la plante à barbelés ? Je ne boude pas mon plaisir et après avoir bien garni mon estomac dans le cadre d’un copieux petit déjeuner, je remplis à ras bord mes tupperwares dans l’optique d’agrémenter mon futur déjeuner. Ce fut alors l’occasion de tenter une merveilleuse expérience culinaire : un sandwich baguette-jambon-camembert-mûres. Un véritable délice gustatif, répété tout autant que je puisse cueillir la délicate baie sauvage … Ce casse-dalle improbable deviendra finalement le symbole de mes premiers coups de pédales du retour en France.

Lire plus : http://www.sebaroudeur.com/.../lhomme-qui-murmurait-a...

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J557 (730) A la maison

L'homme qui murmurait à l'oreille des vaches

Publié le 12 Apr 2018
Catégorie France

Après un long périple initié le 1er juillet 2015, je rentre enfin à la maison le vendredi 29 septembre 2017, après avoir totalisé 23800 kilomètres et 730 jours sur les routes d’Europe et d’Asie. 

Cette fois-ci, c’est la fin.

Depuis la première fois de mon voyage, j’ai senti que cette pause n’en était pas une, que je tournais cette fois-ci la dernière page de mon roman. 

Le roman d’un rêve, d’une vie, d’expériences. Il y a 2 ans, je partais de chez moi berné de craintes et d’espoirs, sans vraiment savoir ce qu’allait donner le produit de ce choc de sensations. 

Je partais avec l’espoir de connaitre la vraie liberté et de surmonter l’insurmontable. J’imaginais mondes et montagnes, mers et chimères, mais j’étais loin d’imaginer le reste … Un apprentissage inattendu de la vie, des rencontres extraordinaires, une palette de sentiments allant de l’extase à l’anéantissement. Au fil de ce blog, j’ai bien essayé de coucher tout cela par écrit, mais l’essentiel est resté ancré en moi, comme un trésor enfoui qui enrichira ma vie intérieure. 

 

Depuis la fin de mon périple début octobre 2017, je suis en train de digérer tout ça paisiblement, tout en affrontant les nouveaux défis de la vie sédentaire : me trouver un travail, une raison de continuer sans me mouvoir, un équilibre. Finalement, je trouve que la vie était bien plus simple à bicyclette, à satisfaire mes besoins basiques, comme étancher ma soif de contact ou apaiser ma faim de pédaler. Mais je prends tout cela avec la philosophie d’une personne qui recommence tout à zéro. Avec tout à reconstruire, tout à me prouver de nouveau, en somme, réinventer ma vie. Je me retrouve dans la situation d’avant mon départ, à la fin d’une étape et au début d’une autre, qui j’espère sera tout aussi enrichissante et excitante que celle que je viens de traverser.

 

Mais avant ça, il me faudra traverser de nombreuses fois la gare St Lazare. Cette gare parisienne qui me fait revivre l’ultime partie de mon périple à chaque fois que je pose mes yeux sur ses panneaux d’affichage : Dieppe, Caen, Trouville … Autant de noms de villes qui résonnent dans ma tête comme de précieux souvenirs de voyage. Après la Belgique, je me réservais encore un bon gros mois d’aventure pédalifère à travers mon beau pays, la France. J’avais à coeur de prendre mon temps pour la der, et de vérifier si l’enthousiaste expérience des premières semaines de voyage en 2015 était uniquement due à mon état d’excitation plutôt qu’aux talents intrinsèques de nos régions.

 

Et bien, je dois dire que je n’ai pas été déçu, bien au contraire. La France, j’ai donc la confirmation, c’est le kiff, et une des meilleures destinations pour le voyage à vélo. Déjà, cela a été très émouvant de retrouver dès le passage de la frontière moultes petits signes qui me signifiaient le retour à la maison. Les petites routes communales crottées par les paysans, le son caractéristique des clochers, les boulangeries bien achalandées, les petites chapelles, les calvaires, les affiches des concours de belote, les châteaux d’eau si particuliers … Et pour couronner le tout, le “bonjour” repris en choeur par les badauds …  Toutes ces habitudes perdues depuis de longs mois qui reviennent à moi comme un enchantement doux et irréel. 

 

Je vois mon propre pays comme un étranger, et autant je découvre ses beautés avec un oeil naïf et neuf, je me prends aussi de plein fouet les petits défauts de mes concitoyens. Irascibles , râleurs, nerveux au volant, chauvins (je m’inclus dedans) … C’est bien le seul endroit au monde où l’on peut me pourrir la vie avant de me remplir une bouteille d’eau ! Tous ces petits travers sont toutefois largement compensés par des valeurs humaines hors-norme que je (re)découvre au fur et à mesure de mon entrée dans le territoire bien-aimé. Gentillesse, bienveillance, curiosité, spontanéité … je retrouve toutes ces qualités qui m’avaient gonflé de confiance lors de mon départ en juillet 2015. Le Français a bon coeur, est critique et passionné. Ici, chaque rencontre représente une découverte riche en rebondissements. Je prends tellement de plaisir à évoluer dans mon bocal !

 


Et puis, je retrouve La Bouffe. L’idéal du cyclocampeur : du bon pain et du bon fromage. De quoi me concocter des sandwichs au poil, savoureux, gourmand, copieux, et qui puent à 200 mètres à la ronde. Le côté pratique, c’est que cela cache aussi l’odeur de mes chaussettes sales. Je cultive olfactivement mon côté Kim Jong-un, et ne me trimballe jamais plus sans mes bombes nucléaires au lait cru. Je découvre aussi des mélanges inédits. Début septembre, c’était encore la pleine saison des mûres, alors j’ai tenté un casse-dalle expérimental baguette-jambon-camembert-mûres ... Qui s’est avéré être un véritable délice !
 

C’est qu’il faisait beau quand j’ai passé la frontière, et je n’avais qu’à me baisser pour ramasser quotidiennement une bonne cargaison de ces délicats fruits de ronce. Mon entrée en matière a été douce comme les blés d’un beau mois de juillet. J’empruntais alors l’arrière-pays, en traversant gaiement les terres vertes et paisibles du parc naturel régional des caps et marais d’Opale. Je profitais tendrement du calme de ces petites routes de campagne, me faufilant légèrement dans un trafic routier aussi dense que la chevelure de Zinedine Zidane.

Cette accalmie fut de courte durée : à peine le littoral retrouvé à Boulogne sur Mer que je me prends de plein fouet le déchaînement des forces de la nature : vent de face, pluies diluviennes, côtes en routes départementales - à partager avec des chauffeurs rapides et furieux … Je traverse aussi sous les éléments débridés la baie de Somme, terre de chasseurs. En bivouac, j’entends au loin les coups de fusil des braconniers qui retentissent comme un appel à la mort. J’observe aussi sur ma route d’étranges étangs artificiels peuplés de répliques de canard en plastique. Non loin de là, bien cachés dans leur bunker, les affreux viandards attendent courageusement l’arrivée des volatiles et … Baaam ! Je comprends dorénavant l’origine du mot “canarder”. Y’a pas à dire, quel noble sport. Cela a été l'enfer jusqu’à Caen, très loin de la sinécure annoncée … J’encaisse pour une dernière fois l’épreuve des rafales de vent “coup de boutoir”. Telles les falaises de craie en Pays de Caux, je subis l’érosion de mon moral qui se disperse en petits galets sur mon passage. 

 

Ce temps de chien, finalement, je pourrais dire que cela a été une expérience normande en immersion totale. Surtout, cela ne m’a pas empêché de vivre de belles aventures. Une fois passé le déchainement divin, j’étais tellement fier et rasséréné. Et puis, la côte d'Albâtre, c’est tellement joliii ! Les superlatifs me manquent pour qualifier cet éclat, cette élégance, cette grâce qui caractérisent ces découpes de calcaires monumentales saupoudrées de verdure. Ce sont finalement les impressionnistes qui avec leur art décrivent le plus habilement tout le nuancier des couleurs merveilleuses de ce littoral indomptable. Monet, Manet, Saint-Delis, Raoul Dufy ou encore Gustave Courbet ont érigé un style pictural à la hauteur de la beauté des lieux, révélant par le biais de leur palette et d’un peu de peinture à l’huile les aiguilles majestueuses d’Etretat, les reflets dorés du soleil levant sur les maisons du port d’Honfleur ou encore les fabuleux couchers de soleil sur l’horizon dégagé de la plage du Havre. 

 

Le Havre, ma ville coup de coeur de cette fin de périple. Il faut dire que mon parcours dans cette cité portuaire a été jonché de nombreuses et formidables rencontres. Tout a commencé par l’une des anecdotes les plus folles de mon voyage : quelques kilomètres avant la ville, je croisais sur ma route un groupe de japonais à vélo, mené par un français … Qui était en fait mon hôte warmshower de Gifu (Japon), Gilles ! Quelle heureuse surprise ! Nous n’aurions pas pu mieux faire si nous nous étions donné rendez-vous. 2 jours après cette rencontre inattendue, Gilles me faisait rentrer dans sa joyeuse bande d’ados nippons et me présentait à une association d’allègres cyclistes, “La Roue libre”. S’en suivirent 4 jours de pures joies et de bonne humeur. Au delà de cette euphorie, j’ai aussi découvert une ville singulière. Un mélange subtil de modernité et de monde ouvrier. Auguste Perret y laissa un chef d’oeuvre d’urbanisme bétonné classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Sur ces grisonnantes surfaces de ciment comme sur les galets de son immense plage se reflètent le bleu profond de la mer et de l’horizon maritime, formant un ensemble homogène et harmonieux.

 

C’est aussi dans son musée d’art moderne André Malraux (le Muma) que je découvris les étonnantes études de vaches du peintre Eugène Boudin. A travers ses esquisses, il réussit à capter l’essence même de la Normandie : ce bovidé timide, placide mais curieux qui peuple immuablement les champs et bocages de la région. Elles sont devenues au fil du temps mes amies inséparables, des intimes confidentes et mon plus fidèle public. Tel un Robert Redford des cambrousses, je devenais au gré de ces rencontres bovines l’homme qui murmurait à l’oreille des vaches. 

 

C’est peu avant Ouistreham que je fais mes adieux à la mer qui ne m’avait presque plus quitter depuis la Thaïlande. Elle m’aura bercer du son de ses vagues de nombreuses et douces nuits. A Caen, j’arpente les rues d’une cité un peu tristounette, où le noir et le blanc règnent en maîtres absolus. Même un soleil radieux et un beau ciel bleu n’arrivent pas à réchauffer son austère atmosphère … Cependant, la ville regorge de trésors patrimoniaux et architecturaux, ce qui en fait une étape agréable et captivante.

 

Un peu plus au sud, j’explore la fameuse Suisse normande. Mais alors, pourquoi le terme helvète ? Bon, à priori, pas besoin de vendre un rein pour aller faire ses courses ... J’en déduis que la référence prend son origine dans ses petits vallons fort pittoresques. L’alliance inattendu du bocage et de l’alpage. 

 

A Domfront, je reprends le cap vers l’est en me fait cueillir par le début de l’automne en plein parc naturel régional du Perche. Quel plaisir pour cette fin de périple d’observer les arbres se parer progressivement de leur dorure saisonnière. Les feuilles se font précieuses et m’ouvrent la voie royale : je roule sur un tapis rouge et or. J'expérimente aussi un petit plaisir de saison : rouler sur les centaines de glands parsemant mon chemin. Cela fait des clics et des clacs comme lorsqu’on éclate du papier bulle. C’est aussi le moment de la récolte des pommes. Des fruits produits dans les fermes de ceux qui se lèvent à l’aube. Un soir, j’ai la chance d’être invité à planter ma tente à côté de l’une d’entre elles. C’est le domaine du jeune agriculteur passionné Grégoire Ferré. Le lendemain matin, j’assiste religieusement au pressage des pommes, préalable à la production du cidre. A l’aide d’une vieille machine datant des années 50 et dans le pur respect du terroir et des traditions. L’étape idéale pour clore logiquement l’ultime chapitre de mon voyage en terre normande. 

 

Je n’avais alors plus qu’à me laisser dériver tranquillement jusqu’à chez mon chez moi et à profiter sereinement des derniers kilomètres, des derniers vent dans le dos, des derniers rayons de soleils matinaux, de tous ces petits plaisirs qui ont bercé mon aventure et construit mes moelleuses habitudes de nomade. Après Chartres, je me retrouvais à suivre lentement le long des bords de l’Eure, revivant à l’inverse mes premiers coups de pédales d’il y a plus de 2 ans. 

 

Dès lors, c’est une foule de souvenirs qui me submerge. Je me souviens de la chaleur insoutenable des tous premiers jours, de mes inoubliables premières rencontres, de mes premières difficultés, mais aussi de mes premières joies, et commence à mesurer l’étendue du chemin parcouru.

Je fais l’inventaire de tous ces petits moments de bonheur fugaces et intenses, ces courts moments de grâce qui justifient à eux seul le voyage. Je me revois braver les pistes cabossées des steppes mongoles, me réveiller ébahi au milieu des cerisiers en fleurs japonais, m’endormir paisiblement dans mon bivouac 3 étoiles en me laissant bercer par le ronronnement de la Loire … J’affronte de nouveau les coriaces moustiques de la Baltique, me replonge dans la boue de mon premier col chinois. Je me rappelle enfin de cet exceptionnel coucher de soleil sur une de ces paradisiaques plages thaïlandaises, ou encore être tendrement touché par la délicate timidité des petits laotiens.

Finalement, de rêve en rêve, mes roues se retrouvent soudainement à fouler les chemins de terre de mon enfance. Je longe maintenant le petit bois où je construisais jadis ma première cabane. J’aperçois au loin mon village ... puis la maison familiale. On y est. C’était ma volonté de revenir en solo, pour vivre à fond ces dernières sensations. Aussi, je souhaitais rentrer comme je suis parti il y a plus de 2 ans, symboliquement seul, pour boucler la boucle sereinement. Je dois aussi avouer que j’ai pris un malin plaisir à élaborer secrètement la petite surprise de la date de retour à mes parents. Ils m’attendaient toutefois de pied ferme, et cela a été de très belles retrouvailles. Avec au final une sensation étrange d’être parti la semaine précédente, l’impression que rien n’a changé, que tout est resté en place …

Si la majeure partie de cette navigation s’est effectuée en solitaire, je n’aurai cependant jamais pu arriver à bon port sans votre soutien, votre apport. Tous vos messages d’encouragement et vos témoignages de sympathie m’ont donné des ailes. S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de tout ça, en définitive, cela serait sans aucun doute ce qui a suivi le vol de mon premier vélo, à Brastislava. Tant d’énergie positive et d'événements favorables … Ce fut à peine croyable ! Les uns après les autres, vous vous êtes tous relayés pour me remettre en selle ! C’est à partir de ce moment que j’ai réellement pris conscience que je n’étais pas seul à pousser sur mes pédales. J’ai pris énormément de plaisir à partager avec vous toutes mes histoires. Aussi, j’ai régulièrement pensé à ma chère et tendre famille. Eux aussi m’ont régulièrement accompagné en pensée dans mes pérégrinations. Pour finir, je voudrais dédier cette aventure à ma toute première et inconditionnelle fan, celle qui ne manquait jamais un de mes articles, ma Mamie. Elle a entrepris son ultime voyage et restera à jamais dans mon coeur.

 

PS : je voudrais aussi remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont contribué à rendre ce dernier épisode inoubliable. Julie et Lucas de Dieppe - Anne et Vincent du Havre - Annie, Nathalie et Jeanne du Havre - Laurence de Honfleur - Olivier et Marie de Dives - François, Charlotte et Marie de Caen - Grégoire de Comblot -  Delphine et sa petite famille de Chartres. Merci infiniment pour votre hospitalité et votre gentillesse désintéressée !

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L'Isle sur le Doubs J16 km967 Doubs

Le cyclocampeur

- Le 16 juillet au camping de L'Isle sur Doubs, au kilomètre 967 -

Je profite de mon premier jour de repos, aujourd'hui 16 juillet, pour éviter la première journée de cette nouvelle vague de canicule, et pour récupérer un peu de la fatigue accumulée des presque 1000 kilomètres avalés en un peu plus de deux semaines. 

J'ai vu des paysages spectaculaires (le Bec d'Allier, la Bourgogne et tout dernièrement le Doubs, aux portes de la Suisse), rencontré mon lot de personnes formidables. J'ai aussi découvert des villes charmantes, qui m'ont donné l'envie d'y retourner un jour comme Dôle ou Besançon, pour des raisons différentes.
La « véloroute » est relativement plate. L'itinéraire suit principalement les canaux des fleuves et rivières (de Nantes à la Mer Noire), sur un faux plat presque indétectable, mais donne aussi au cycliste quelques belles montées bien corsées (itinéraire bis) : c'est l'occasion de connaître l'arrière-pays, de briser la monotonie du canal, de scruter les plus belles vues et de traverser les villages.
Le plus intéressant, donc, mais aussi le plus épuisant.

La campagne bourguignonne
L'exaltation initiale se mue en rêverie.
Le cyclocampeur est un observateur éclair de la vie. Mes actualités d'hier, celles d'avant mon voyage, sont remplacées peu à peu par mes préoccupations du jour : où vais-je dormir ? Que vais-je manger ? Quel sera le lieu idoine pour s'arrêter ? Les pensées sont vagabondes, la concentration constante.
Je suis rêveur et déterminé.

Basilique de Paray le Monial
Je pense aussi ralentir mon rythme. Qui veut aller loin ménage sa monture. Et puis, au sortir de mon pays, je souhaite m'imprégner de celui que je traverse.
Pour cela, pas de secret, il faut temporiser. Ce n'est pas que j'ai spécialement envie de quitter la France, mais je crois que partir dans les starting blocks a été ma façon d'évacuer l'excitation du départ. Donc l'avenir passera par moins de kilomètres journaliers (de 70-80 à 50-60 par exemple) ou alors plus de journées de repos.

La charolaise
Je dois toutefois avouer que cette traversée de la France est une grande découverte. Tous les 100-150 bornes, l'architecture et les paysages changent. On peut aussi dégager des traits dominants du caractère des gens par région. Avec tout le biais qu'implique l'observation à vélo.
La France est un pays riche de son patrimoine, de sa culture, par sûr que je trouve autant de diversité ailleurs. C'est une parfaite mise en bouche pour la suite, et un excellent entraînement au pédalage sans perte de repères. Pour le dépaysement, j'attends avec impatience la traversée des Balkans.
Autant que je la redoute : les montagnes qui se dresseront sur mon passage, c'est un sacré challenge. Insurmontable ? Je ferai en fonction de mon état de forme du moment … Let's see !

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Beffes J7 km395 Cher

La dette grecque

Jour 7 à Beffes (18) – km 395 (en réalité je suis arrivé à Bourbon-Lancy et au jour 10 -un peu plus de 500 km - mais il y aura toujours un petit décalage entre le moment ou j'écris l'article et le publie, le temps de trouver une bonne connexion wifi)

La dette grecque : c'est le premier sujet qui vient à la bouche de mes interlocuteurs de passage lorsque j'évoque la destination finale de mon voyage. Alors, forcément, ça politise un peu le parcours, et je pense me faire une idée bien précise sur la question d'ici Athènes ...
Quelque part, cela donne un fil conducteur à mon voyage, et je peux remercier indirectement Goldman & Sachs et JP Morgan de m'avoir donné ce sujet de conversation brise-glace. 
 
Le prologue de ce road trip tient toutes ses promesses, et s'avère même bien plus passionnant et intense que je ne l'avais imaginé depuis mon antre normande.  Il ne m'arrive que de belles choses : chaque jour je fais des rencontres improbables, je déniche des endroits idylliques pour établir mes bivouacs, mes hôtes Warmshower (sorte de couchsurfing pour les cyclistes) sont des gens charmants et enrichissants.
Bref, que du bon, mis à part la chaleur infernale qui m'oblige à modérer mes ardeurs. Je suis exalté, chaque micro-évenement me donne l'occasion de m'extasier. C'est peut-être un état de grâce propre au voyageur solitaire. 
 
La Beauce
Les paysages sont variés, la Vallée de l'Eure fut une bonne mise en bouche, la traversée des interminables plaines de la Beauce sous le cagnard une épreuve. Me retrouver au bord de la Loire, c'est le début de l'aventure. Ce fleuve sauvage est bordé de petites villes médiévales (Gien, La Chapelle-Montlinard), d'îles repères à oiseaux, de villages pittoresques (Ousseau ...) et de gens qui prennent le temps, au rythme de l'eau.
 
Gien
Les moments-forts (non exhaustif) :
- Mon premier arrêt au troquet « l-dos-à-dos » de Fermaincourt, cela a donné le ton du voyage
- Mon premier bivouac au petit Chérisy, au bord de l'Eure, suivi de l'invitation de Jean-Luc artistre-peintre
- La visite de Gien en pleine fête médiévale
- Mon second bivouac au bord de la Loire, éclairé par Nicolas le Berger
- Mon dernier bivouac sur les coteaux du vignole de Sancerre (la classe)
- Avoir participer à une ouverture sur l'écluse de Pezeau (merci Rodolphe l'éclusier)
- Mes deux nuits chez mes warmshowers : Lena, grande aventurière qui m'inspirera pour le reste de mon voyage puis Muriel et Greg, cyclocampeurs en famille enthousiastes et communicatifs.
- Me faire pote avec Alfred le corbeau à la ferme des Barreaux

Je n'ai rien préparé de concret niveau itinéraire, et c'est justement ce qui me permet de vivre des moments pareils, sans arrière-pensée, sans être pressé.
Et je peux peut-être prétendre à la fin, atteindre ce que je recherchais, en entreprenant ce voyage : expérimenter la pure liberté.

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J -7

Et ça repart !

Et c'est maintenant que je reprends le voyage où je l'avais laissé en juin dernier. Pas d'un point de vue géographique, car je ne repars pas depuis l'Inde, mais plutôt moralement. Je m'étais donné une année pour me reconstruire une nouvelle manière de barouder : le contrat sera rempli mercredi prochain, le 1er juillet, lorsque j’enfourcherai ma monture à deux roues non motorisée, pour un périple qui me mènera jusqu'à la Grèce.
Je table sur 4 ou 5 mois. Je m’apprête à affronter les grandes chaleurs de juillet et août en longeant la Loire, à recherche du Danube jusqu'à Vienne. Et puis aux portes de l'automne, je traverserai les Balkans et m'en irai jusqu'en Grèce, si toutefois elle n'a pas explosé en cours de route devant les exigences de Bruxelles (je ne me mouille pas en affirmant toutefois qu'Athènes ne bougera pas sauf en cas d'éléphantesque tremblement de terre).

Voici l'ébauche de mon itinéraire :


Vous connaissez les routes Eurovélo (EV) ? C'est un réseau de pistes cyclables trans-européennes. J'avais emprunté une partie de la numéro 3 lors de ma précédente vadrouille vers Amsterdam, jusqu'à Namur.
Pour cette nouvelle étape, je vais continuer à utiliser ce réseau bien pratique : c'est plutôt rassurant pour un premier voyage au long cours à vélo d'avoir un parcours plus ou moins balisé, du moins au début. 

Depuis Orléans, ce sera donc l'EV6 jusqu'à Vienne. En passant par Bâle, puis la Bavière. De Vienne à Ljubljana, je sillonnerai  l'EV9. Enfin, à partir de Dubroznik et jusqu'à à Athènes, je longerai la côte adriatique par l'EV8. Finalement, il n'y a que la partie entre Ljubljana et Dubrovnik qui sera en freestyle. Avec comme objectif intermédiaire la capitale bosniaque que j'ai très envie de visiter, Sarajevo. Je pense que c'est bon mélange entre ville, montagne, mer et campagne.
En élaborant cet itinéraire, j'avais en tête la diversité des paysages.

Euroveloroute, c'est surtout un projet en cours de réalisation. Si certaines portions de parcours sont bien balisées, d'autres ne le sont pas du tout. Les pistes cyclables ne représentent pas la totalité du réseau - loin de là - , mais même si l'on doit partager le macadam avec des véhicules à moteur, cela devrait se faire sur de petits axes peu fréquentés (en tous cas je l'espère) …
L'état d'avancement du projet est assez disparate selon les pays et les moyens mis en œuvre. Mais le fil conducteur est un heureux vestige de ce que l'Europe aurait du être avant de devenir ce piètre levier économique et rouleau-compresseur politique : un espace où l'on circule librement, un projet philanthrope fruit d'une coopération entre différents états dans le but de rapprocher ses habitants et leur culture, de rendre les frontières intangibles.
Un peu à l'instar du programme Erasmus, qui a rapproché les européens bien plus que n'importe quel accord de libre-marché. Il faut souligner les belles initiatives du vieux continent, et c'est dans cet esprit que j'ai décidé d'aller visiter les cousins continentaux.

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De ma Normandie à Amsterdam

1 mois de voyage sur mon vélo

Publié le 30 Sep 2014
Catégorie France

Ce sera finalement plus qu'une étape supplémentaire, ce retour en France. Je dois réinventer mon voyage, m'adapter, prendre en compte ce nouveau paramètre de santé, et m'armer de patience.

Il y a des rencontres qui marquent une vie, même si sur le moment on ne se rend pas compte. Yves en fait inconstestablement parti. Quarantenaire barbu et cycliste, je l'ai rencontré à Lisbonne pendant l'été 2012, à l'auberge Alfama, alors qu'il entreprenait un audacieux voyage à vélo de Lyon à Capetown, en Afrique du Sud. Curieux mais dubitatif quant à son mode de transport, j'avais toutefois pris beaucoup de plaisir à découvrir et partager son enthousiasme pour la découverte, sa passion pour la liberté.

 

2 ans plus tard, en Inde, lorsque me déplacer à pied devenait un problème, j'optais pour des solutions de déplacement alternatives : la moto et le vélo. J'affectionnais particulièrement ce dernier pour son côté pratique, économique et la possibilité qu'il me donnait de rester en contact avec mon environnement direct. A Rishikesh, où je m'étais posé 2 mois, j'en avais loué un, ce qui avait grandement facilité mes allées et venues entre les différentes parties du village. Depuis, l'idée a fait son chemin … Finalement, pourquoi pas moi ? Pourquoi ne pas organiser un grand voyage autour ce mode de transport?
 
J'ai donc récupéré un vélo qui traînait dans mon garage (un très honnête VTC Gitane), lui ai ajouté un porte-bagage, des nouveaux pneus, une nouvelle selle, des extensions de guidon, quelques sacoches bon marché, et j'étais fin prêt à me lancer pour un test grandeur nature, un périple vélocipédique de longue haleine. Et quoi de mieux pour un premier voyage à deux roues que d'aller faire un tour du côté de la Hollande, le pays de la bicyclette ?

C'est ainsi que s'est dessinée la route de ce Normandie-Amsterdam … Ce mois d'août a été consacré à la traversée du nord de la France, de la Belgique en longeant la Sambre, et de la Hollande en longeant la Meuse. Jusqu'à Amsterdam. Au total plus de 1100 km. J'ai pu expérimenter le couchsurfing, pratiquer le camping et le bivouac. Ce fut un grand moment de liberté et de rencontres, malgré les intempéries et les petites galères mécaniques. Le vélo : c'est banco ! Et une sérieuse option à creuser pour mes voyages futurs.

Mes meilleurs souvenirs de pédalage ? Le Vexin français, l'Avesnois, la frontière belgo-hollandaise et sa vallée de la Meuse, les dunes de Zandvoort de la mer du Nord et les petits villages de pêcheurs au bord du lac Markermeer. Ce qui m'a le plus marqué : la traversée des usines carolos juste avant l'arrivée dans le centre-ville de Charleroi : j'ai eu carrément l'impression de pédaler dans un décor de vieux film d'anticipation ! 
 
Cependant, ce mode de transport implique certaines contraintes. Tout d'abord, il m'a laissé une petite impression de passer à côté de certaines choses. Lorsqu'on a un objectif en tête (kilométrique par exemple), s'arrêter devient un dilemne. Je suis passé plusieurs fois à côté de chouettes endroits, mais dont la visite m'aurait fait rater un rendez-vous avec mon hôte du soir. Dans cette même logique, interrompre son effort pour effectuer une pause-photo se révèle parfois compliqué. Du coup, la manière de penser la photographie change complètement, on approfondit moins son sujet. Cela devient plus superficiel, on apprécie la surface des choses, sans avoir le désir ou la possibilité de réellement connaître l'envers du décor. Mais bon, j'imagine qu'il doit exister un moyen d'adapter ma manière de shooter au voyage à vélo, en redoublant d'effort et de travail ...


Résumons ...

 

Pour :


- sentiment de liberté
- contact avec la nature et l'environnement
- économique et écologique
- effort physique plaisant 
- compatible avec mon problème au pied
- capital sympathie des autres voyageurs envers les cyclo-randonneurs, rencontres

 

Contre :


- Contrainte horaire
- Pas vraiment compatible avec la photo : il faut s'arrêter et poser le vélo à chaque cliché
- Si on ne fait pas l'effort d'aller vers les autres, le vélo peut nous enfermer dans une bulle (ce qui peut présenter certains avantages, parfois)
- Sentiment désagréable de découvrir les choses seulement en surface, de manière superficielle
- On devient assez dépendant vis à vis de la météo (quelles saucées je me suis pris pendant ce mois d'août d'ailleurs !)

Affaire à suivre ...

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Avant le départ

Préparatifs before Tour du Monde

Le départ se rapproche à grande allure … c'est J-1 ! Finalement, j'ai choisi de commencer ce tour du monde par l'Inde du Nord ... J’atterrirai à Delhi le vendredi 31 janvier à 10h05. Là-bas, Vivien m'accueillera, il vit sur place depuis plusieurs années déjà. Je suis sûr qu'il me donnera quelques notions de la culture indienne.

Inutile de vous préciser que l'excitation est à son comble … Il y aussi un peu d'anxiété ! C'est en partie due au problème de santé que je traîne à ma cheville depuis plus d'un an. J'avoue même, j'ai failli repousser le départ (pour une énième fois). Cette fois-ci, je me lance, c'est promis, et je verrais sur place comment je peux gérer mes caprices pédestres. Et puis je me dis, l'Inde, c'est le pays du rickshaw : il y sera aisé de se déplacer sans trop forcer sur ma patte, du moins au départ. Je suis un apôtre du voyage lent : pour commencer le périple, je pourrais donc appliquer mes préceptes à la lettre. L'important, c'est de rester PO-SI-TIF !

En gros, je compte passer 3 mois en Inde : un mois de prévu dans la Vallée du Gange, avec comme objectif Varanasi (Benares). Puis un mois dans le Rajhastan. Le dernier mois, si ma cheville va mieux, j'aimerai le passer dans les montagnes indiennes du Ladakh. Histoire de trouver de la fraîcheur. Je n'ai préparé aucun parcours précis … C'est un peu de la superstition, mais j'avais préparé plusieurs itinéraires l'année dernière, et à chaque fois que j'ai du y renoncer cela m'a déchiré le cœur. Alors cette fois, c'est juré, je ne prévois rien : je verrai sur place, et j'écouterai attentivement les locaux et voyageurs aguerris pour tracer mon chemin.

Avant de partir, je voulais consacrer un article aux préparatifs nécessaires à un tour du monde. Il y a déjà pas mal d'excellents blogs qui ont traité le thème, mais je voulais apporter ma petite pierre à l'édifice. Je ne compte pas y mentionner une liste exhaustive de ce que j'emporte dans mon sac avec le grammage pour chaque objet, ou encore vous servir une liste des pays avec le type de visa demandé (déjà fait par d'autres et très bien fait d'ailleurs) ou mon budget prévisionnel détaillé (je compte environ 950 euros par mois, transport compris), mais plutôt vous donner quelques indications sur la manière dont je compte voyager.

1. Le sac (ou plutôt les sacs)
Un sac à dos bien sûr, solide et fonctionnel, un Deuter Air Contact Pro 60+15. Il est un peu lourd mais je compte sur sa robustesse pour tenir les 2 ans.  Le dos réglage est vraiment confortable, l'imposante ceinture ventrale soulage réellement le poids sur les épaules. En sac d'appoint : un simple Eastpak des familles. Avantage : sa discrétion, son poids, sa résistance. Inconvénient : il fait suer du dos en cas de grosse chaleur.

 

2. A l'intérieur des sacs
Niveau vêtements, le minimum syndical, rien de très spécial en somme (en comptant ce que je porte sur moi) : 2 chemises manches longues convertibles Columbia, 1 tee shirt merinos Icebreaker, 2 pantashorts Columbia, 3 boxers (2 en synthétique et 1 en coton), 3 paire de chaussettes (de différentes épaisseurs), une veste à capuche classique, une veste polaire (que j'hésite encore à prendre, peut-être que je pourrais me la faire envoyer plus tard), un coupe vent, un keffieh (qui fait office d'écharpe et de chapeau), un poncho de pluie (indispensable selon moi), et puis un maillot de bain léger. En bonus un sous vêtement manches longues et un pantalon genre Damart. Avec ça, je suis paré pour affronter des bonnes chaleurs et des températures légèrement négatives.


Côté souliers, une paire de chaussures semi-montantes Meindl (marche d'approche), une paire de sandales de marche Helvesko (où je peux adapter mes semelles perso) et une paire de tongs de chez le chinois, pour aller prendre des douches sans attraper des mycoses ...

Des accessoires : j'en ai pris pas mal, cela alourdit pas mal le poids de mon sac, mais selon moi cela en vaut la peine. Et puis j'ai trouvé une arme secrète pour me soulager le dos (secret révélé ci-après). J'en oublie peut-être : l'inévitable trousse de toilettes, des médocs, quelques huiles essentielles, un savon du docteur Bronner, des cadenas à code et à clefs, des cordons cadenas aussi (dont un qui fait alarme, Alarmio), des pinces à linge miniatures. Une lampe frontale, un adaptateur secteur international, des câbles (usb, ethernet, l'alim de mon ordi portable … j'ai privilégié des fils courts afin de gagner en place et en poids). Pour mon appareil photo : du matériel de nettoyage et d'entretien (notamment pour le capteur qui va prendre la poussière), des batteries de rechange, un trépied photo Vanguard Nivelo 245 BK, un disque dur de sauvegarde de 500 Go.

 

Du matériel de camping : une tente ultra légère (Big Agnes Fly Creek UL1, 1 kg), une couverture de survie qui fera office de protection entre le sol et la tente, un duvet léger, un matelas auto-gonflant, léger lui aussi, une popote, un réchaud à alcool en titane (20g, autant dire que ce serait bête de s'en passer). Le choix de partir avec une tente, c'est pour privilégier le côté autonome : j'espère éviter le stress de chercher chaque jour un toit pour dormir la nuit venue … C'est un parti pris, de prendre ce matos de camping, j'en suis conscient. On verra dans le futur si ce choix a été payant.

 

Dans mon EastPak :
- un ultrabook > pour éditer mes photos et bloguer
- une liseuse Kobo Mini > remplace à moindre poids tous mes livres et guides (je ne prends pas de guide papier d'ailleurs)
- une mini tablette Android (équivalent d'un smartphone qui ne fait pas 3G) : remplace les cartes (avec les applis City Maps ou Google Maps). Il y a aussi des incroyables applis de traduction. Là aussi je gagne en poids au final.
- un téléphone portable basique : le solide et étanche Samsung B2710 (sur les conseils d'un article du blogueur Ryan le sac à dos)
- mon appareil photo hybride et 4 objectifs (oui, c'est beaucoup, mais je pars pour faire de la photo)
- mes papiers d'assurance, quelques factures, mon permis de conduire international, ect ...
- un disque dur étanche de 1 To

En tout, j'en ai pour 15 kg dans le Deuter et 5 kg dans le EastPak, soit 20 kg au total. C'est beaucoup, bcp plus que la plupart des tour-du-mondistes. J'aurai pu privilégier une configuration sans matos de camping avec 4 kilos de moins, mais je perdais en autonomie ; ou une configuration sans le matériel photo avec 4-5 kilos de moins (mais là j'enlève le plus gros de l'intérêt à mon voyage). Finalement, je choisis de partir avec toutes les options. 

3. Le côté administratif
Niveau visa, je n'ai démarché que celui de l'Inde. Il est assez compliqué de le faire en dehors de son pays de naissance (il faut dans ce cas y envoyer son passeport). C'était donc aussi plus pratique de commencer par ce pays, pour cette raison. Le visa indien est valable 6 mois à partir de sa date d'émission (pour moi le 3 janvier 2014 jusqu’au 2 juillet 2014). Je ferai les autres sur place.

Niveau assurance, j'ai choisi la formule Cap Aventure de Chapka. Je l'avais mis en balance avec la Marco Polo de AVI. Ce qui m'a décidé : le fait d'être couvert 30 jours après un éventuel rapatriement en France (je ne serai plus couvert par la sécu au bout d'un an, j'ai donc préféré assurer mes arrières à ce niveau là).

Niveau taf : j'ai quitté mon job il y a 6 mois de ça ! Je n'ai pas prévu d'y postuler de nouveau, d'ailleurs (Dieu m'en garde). Pour info, jusqu'à fin décembre j'étais encore en arrêt maladie suite à mon opération. Pas d'appart non plus à gérer, je pars l'esprit libre et le cœur léger, je privilégie un éloignement matériel d'avec la France. Je garde toutefois une ligne mobile, pour les urgences : 2 euros par mois, chez Prixtel.

Voilà, j'espère que ces quelques conseils pourront servir à des futurs tour-du-mondistes ! Si vous avez besoin de précisions concernant certains points, je vous répondrai avec plaisir. Bons préparatifs !

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Préambule

"Il meurt lentement celui qui ne voyage pas"

Ça y est, je commence à rentrer dans le dur, dans un mois environ, je lèverai l'ancre, pour mon aventure, ce long périple qui me tient tant à cœur. Cet objectif qui me tient en haleine depuis 3 ans, je suis en passe de le concrétiser. 

Quoi de mieux pour inaugurer ce blog qu'une invitation au voyage et au changement ?

Écrite en vers par le grand Pablo Neruda.
 

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risque-toi aujourd'hui !

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d'être heureux !

--

Muere lentamente quien no viaja,
quien no lee, quien no escucha música,
quien no halla encanto en si mismo.

Muere lentamente quien destruye su amor propio,
quien no se deja ayudar.

Muere lentamente quien se transforma en esclavo del habito, repitiendo todos los días los mismos senderos,
quien no cambia de rutina,
no se arriesga a vestir un nuevo color
o no conversa con desconocidos.

Muere lentamente quien evita una pasión
Y su remolino de emociones,
Aquellas que rescatan el brillo en los ojos
y los corazones decaidos.

Muere lentamente quien no cambia de vida cuando está insatisfecho con su trabajo o su amor,
Quien no arriesga lo seguro por lo incierto
para ir detrás de un sueño,
quien no se permite al menos una vez en la vida huir de los consejos sensatos…

¡Vive hoy! - ¡Haz hoy!

¡Ariesga hoy!

¡No te dejes morir lentamente!

¡No te olvides de ser feliz!

 
Pablo Neruda

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