Seoul J120 Corée du Sud
La (non)dynamique du cyclocampeur
Me voilà à Oulan Bator depuis le 14 juillet, où je suis arrivé en pleine semaine de congés annuels. Ce qui m'a valu la surprise de constater la fermeture des consulats et service d'immigration jusqu'au 18 juillet. C'est donc avec ce petit contre-temps que je peux commencer mon marathon administratif, pour obtenir tout d'abord une prolongation de mon visa mongol jusqu'à la mi-septembre (c'est aujourd'hui fait), et l'obtention du St Graal : le visa chinois. Si tout se passe bien, je pourrais reprendre la route d'ici mardi prochain, le 25 juillet. J'essaye donc de profiter des joies de la capitale mongole, assez sympathique au demeurant quoiqu'un peu chaotique, et de l'ambiance « yourte urbaine » de mon auberge. Je m'y attarderai dans mon prochain article. Pour le moment, je voulais surtout revenir sur la seconde partie de mon expérience coréenne.
C'est que j'y ai pris une vraie leçon d'hospitalité. Je n'avais jamais rien vu de tel auparavant. Que cela soit de la part de mon amie de 12 ans Joy, chez qui j'ai créché une bonne dizaine de jours à Chuncheon, ou mon merveilleux hôte warmshower Jin, qui m'a guidé et choyé pendant une bonne semaine à Seoul, ou bien encore Jeongmi et les autres rencontres de la route, chacun a voulu me montrer le meilleur de sa culture, de sa ville, le tout avec une dévotion et un enthousiasme sans borne. Cela s'est principalement traduit par de nombreux et copieux gueuletons, pour achever de me convaincre de l'excellence de la cuisine locale. Je me suis bien remplumé au passage.
Après 3 heureux mois de pédalage au Japon et en Corée, j'avais ressenti l'envie de me poser quelques temps. Comme un besoin d'immobilisme mais aussi et surtout une impérieuse nécessité d'établir un quartier général pour organiser la suite de mon voyage. Après avoir pris la décision de voler en Mongolie, il m'a fallu penser et repenser une bonne partie de ma logistique : changer certaines pièces de vélo (pour usure ou pour m'adapter aux chemins plus cabossés), parer à toutes les éventualités et imprévus que peut représenter le transport d'un vélo par avion, la préparation en amont de papelards pour les visas, ou encore « upgrader » mon équipement dans le but de gagner en autonomie … Cela a été un stress constant, dans un pays dans lequel je ne parle pas la langue et ne connaît pas les codes, les endroits où me ravitailler … Joy et Jin m'ont été d'une aide précieuse, sans eux je serai parti en Mongolie complètement à l'arrache. Alors à mes anges-gardiens du mois : merci infiniment ! Et j'espère sincèrement ne plus à avoir à trimballer mon vélo en avion de nouveau avant mon retour.
Cela a donc été une période un peu tendue, un peu bizarre, où je n'ai pas été complètement serein. Cependant, j'ai aussi passé de supers moments. Seoul est une ville bouillonnante, dans laquelle je me suis senti très à l'aise. Même si rien n'y est prévu pour le vélo, il y règne une atmosphère de symbiose entre le moderne et le traditionnel. On y trouve des monuments emblématiques, des restos extra, des endroits branchés pour sortir le soir (Hongdae), des petits quartiers tranquilles loin de la cohue du centre Seoul, des parcs verdoyants et surplombant la ville, des marchés animés et des musées bien fournis. J'ai aussi beaucoup apprécié Chuncheon, ville de taille moyenne lotie entre de verdoyantes montagnes. A seulement 1h30 de transport ferroviaire de Seoul, on y trouve la paix et la nature (ce qui lui vaut d'être assez prisée des touristes locaux).
En fait, je crois que le fait de ne plus avancer chaque jour à vélo m'a retiré une bonne partie de la dynamique de mon voyage. J'écoutais l'autre jour le podcast d'une émission radiophonique française (Le temps d'un bivouac sur France Inter) sur le thème du transsibérien, ce mythique train russe qui relie Moscou à Vladivostok en une semaine. Géraldine Dunbar, l'invité baroudeuse y expliquait qu'après avoir pris le lancinant rythme du train dans la peau, lorsque celui-ci s'arrête, une forme d'angoisse se manifeste … Bref, on a qu'une seule envie, c'est qu'il reparte le plus tôt possible. Cette analyse est tout à fait transposable pour le voyage à vélo ! Il me tarde donc de remonter dans le wagon de la vadrouille et de sentir à nouveau le vent et le soleil me chatouiller les oreilles. De voir les paysages défiler lentement devant mes yeux, de m'exposer aux rencontres, de me sentir sortir de ma zone de confort. Chers usagers-lecteurs, prenez garde à la fermeture automatiques des portes !
commentaires
"Nous espérons que tu as eu ton visa chinois ou que ce sera pour demain et nous attendons le récit de tes aventures mongoles. Nous essayons de garder un peu de la dynamique de voyage, ce n'est en effet pas si facile une fois qu'on est posés !
A bientôt
Gwénolé, Charlotte, Xavier, Yann et Solenn"
"Happay ang safe riding.
wish meet you in my camping park again. "
"Bonjour Seb,
C'est toujours un plaisir de te suivre, de te lire . A chaque fois , on est transporté et ça fait tellement de bien de se remettre en mémoire la liberté !
Merci pour tout ce que tu nous offres. Tu es souvent dans mes pensées, le sage hindou qui m'accueille quand je rentre dans la maison, irradie une telle beauté, une telle lumière, qu'à chaque fois, j'ai envie de lui sourire. Alors Seb, tu es au coeur de ce qui est essentiel, encore merci... Et bon vent en Mongolie !"
"coucou Seb des photos superbes tu nous fais voyager pensons très fort à toi bisous"
"@Famille Berchon : cela fait bien longtemps que je n'ai pas lu votre blog mais je vais me rattraper prochainement ! Hâte de lire la fin de vos aventures, je vous souhaite un bon retour et de nombreux autres beaux voyages comme celui que vous venez de terminer :)
@ Jung : thanks you ! yes, this time, it was impossible to come back to Busan ... Did you host any other warmshower guest ?
@ Maryvonne : merci bcp pour ce gentil mot, merci pour tes encouragements :) je suis très heureux que ce braman ait trouvé une place de choix dans ta maison
@ Aline : gros bisous, merci bcp !"
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