Neuburg on der Donau J36 km1784 Allemagne
La bonté en voyage
Emprunter un chemin coupant un champ de maïs, humer l'odeur du blé fraîchement coupé, le vent dans le dos, se faisant chatouiller le nez par les premiers rayons du soleil … Cela ressemblerait à ça, le sentiment de plénitude ? A l'inverse pour moi, lors de ces petits moments de grâce, j'ai plutôt la sensation d'avoir l'esprit que se vide, petit à petit, pour me concentrer finalement sur ces agréables stimuli de la nature.
Alors c'est peut-être ça, le secret, il faudrait accepter et expérimenter la vacuité complète avant de pouvoir se remplir à nouveau …
Après le lac de Constance j'ai découvert une des plus jolies régions qui soit, située entre là où termine la forêt noire et là où le Danube prend sa source (autour de Tuttlingen).
Une jolie nature, préservée, peu visitée, car c'est aussi très vallonnée, c'est en effet la partie la plus haute la route vélo 6, qui va de Nantes à la Mer Noire (point culminant à 862m).
La traversée a été aussi pour moi l'occasion d'une belle aventure. Je cherchais un bivouac au plein milieu de la foret, dans une partie habitée qui me semblait être un restaurant ou hôtel, cherchant à obtenir l'aval du responsable des lieux pour y planter ma tente sans problème.
Finalement, je tombe sur Stephan, le chef cuisto et boss du resto, qui me déniche un super spot et m'invite à l'apéro et au petit-dej (royaux). Il me présente aussi à une famille de français cyclo-campeurs (2 parents 2 fils 1 fille) faisant la route jusqu'à Bethléem : je voyagerai avec eux les 3 jours suivants. Stephan, notre ange gardien du jour, a été de cette bonté que l'on espère rencontrer en voyage.
Voyager en famille, donc. C'est de l'organisation, du rangement, des horaires, mais aussi et surtout de la bonne humeur ! J'ai apprécié partager leur quotidien, leurs habitudes, leur manière de voyager sur ces quelques jours. On s'est mutuellement encouragé dans les montées, attendu après les grosses descentes …
C'est sûr, c'est complètement différent que le voyage en solo. Les enfants étaient adorables, de ceux qui préfèrent le bivouac à la dur plutôt que le camping surpeuplé d'enfants de leur âge.
Cependant, il ne faut pas que j'oublie : c'est toujours à moi de faire le premier pas. Ce n'est pas parce que il m'est arrivé un tas de trucs sympas jusqu'à présent qu'il faut que j'arrête de faire des efforts. La teneur de la suite de mon voyage ne sera que le résultat de mon implication quotidienne dans les relations humaines.
J'apprécie toutefois cette période plus solitaire, c'est finalement plus conforme à l'idée initiale que je me faisais de mon périple.
Léna Tisseau
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