Fukuoka J84 Japon

Cap sur la Corée !

Ecrit le 7 juin 2016 à Fukuoka – km 3566

Le Japon en quelques chiffres

Plus de 2700 km au compteur
Entre 10 et 12 jours de pause (pendant les lesquels je me balade le plus souvent à vélo !)
Une moyenne de 52-54 km par jour
3 cols à plus de 1000 m (dont un à 1500m)
Une route barrée m'occasionnant un rebrousse-chemin (arrivé à 1500 m)

62 nuits :

> 42 nuits en bivouac dans 38 lieux différents - dont 3 terrains de camping gratuit
> 10 nuits chez 6 hôtes warmshower
> 7 nuits chez 4 hôtes couchsurfing
> 3 nuits chez l'habitant, sur 2 invitations (hors réseau d'hospitalité)


0 crevaison (!)
1 chaîne neuve
2 nouvelles paires de freins
1 problème mécanique non résolu


Quelques trous dans ma tente :/ (?)
Une nouvelle espèce de moustiques anthropophages


Et de nombreuses et nombreux :
Belles rencontres, bento box, onsens ... et surtout souvenirs impérissables !




Ces quelques statistiques ne peuvent cependant pas résumer l'expérience qu'a représenté pour moi cette traversée du Japon. J'en rêvais depuis longtemps, cette fois-ci le vécu a dépassé l'imaginaire ... Je suis allé de surprises en découvertes, de découvertes en ravissements. Avec l'Inde, c'est le pays qui m'a procuré le plus grand dépaysement, dans un style tout à fait différent. Alors que le pays du dodelinement de tête me proposait un défi constant passant par une rude mise à l'épreuve des nerfs et un arc-en-ciel d'émotions, le Japon m'a bercé dans sa sécurité (parfois outrancière), la bienveillance désintéressée de ses autochtones et l'harmonie ronronnante entre technologie et tradition. Je me suis peu à peu débarrassé de toute la pression inhérante à la recherche d'un bivouac quotidien en Europe méditerranéenne pour une sérénité absolue, me donnant la possibilité de profiter calmement de chacun des événements de la route. Au Japon, c'est le vélo sans pression. Et je signe tout de suite pour la continuité en Corée du Sud, mon prochain pays étape.


Je quitte donc le Japon avec un petit pincement au cœur, mais avec une excitation certaine de découvrir une nouvelle contrée, une nouvelle culture ! Je retourne cette fois-ci sur le continent, pour un pays présentant toutefois de nouveau un profil insulaire car cerné par les eaux et la Corée du Nord (qui pour le moment n'est guère plus pédalable que la mer de Chine). On dit aussi de ce pays qu'il fait la symbiose entre la Chine et le Japon, dans la mentalité et la cuisine notamment. Je me prépare aussi à affronter la saison des pluies, qui a commencé hier à Fukuoka. Je voulais prolonger de quelques jours mon séjour sur Kuyshu, l'île la plus au sud de l'archipel nippon, mais la météo me dirige tout naturellement vers un débarquement rapide à Busan, qui accueillera ces grosses précipitations annuelles un peu plus tard (en tous cas c'est ce que j'espère).


Ces derniers jours ont été un temps d'intense réflexion sur la suite de mon voyage. Avant ce nouveau départ en mars dernier, j'avais plus ou moins planifié la route jusqu'à Séoul, et me voilà à un peu moins de 800 km de coups de pédales de cet objectif intermédiaire. Beaucoup de facteurs sont à prendre en compte, comme la durée des visas et leur lieu d'obtention (ce qui me pose un problème pour la Chine), la météo asiatique de cette période pas vraiment hospitalière (pluie, fortes chaleurs, typhons), et les modes de transport à employer pour palier aux deux problèmes suscités. Il y aura peut-être un moment où je devrais poser mon vélo quelques temps ... La réflexion est en cours.


Depuis les îles paradisiaques de Shimanami Kaido, j'ai traversé une zone côtière urbanisée pas franchement agréable, autour d'Hiroshima (à un jour près je serrais la main d'Obama qui lui n'a pas fait le chemin en vélo, le fainéant). Avec en "high-light" le mémorial de cette catastrophe nucléaire survenue à l'issu de la seconde guerre mondiale. A vrai dire, ce fut un peu un musée des horreurs didactique, tout y est fait pour qu'on se rende compte progressivement de l'ampleur et l'inutilité de ce crime contre l'humanité. Puis après un repli stratégique dans l'intérieur montagneux et campagnard du pays, j'ai eu les surprises des villages historiques Iwakuni et Tsuwano, de la balnéaire Hagi et de l'atypique plateau d'Akiyoshido. Pelé des sempiternels arbres, on s'y croirait presque en Irlande. Sur ce même plateau j'ai visité une immense grotte, avec de curieuses formations rocheuses. C'est ici aussi que j'ai rencontré la famille de Claire et Yoshi, couple taiwano-japonais qui m'a sympathiquement invité au gîte et au couvert à Fukuoka. Finalement, c'est là-bas dans cette ville portuaire que je vis mes derniers instants nippons, je trouve le repos et me resociabilise grâce au réseau couchsurfing.


 

Album

Hip et Chafiha, à HiroshimaLe globe rouge = explosion de la bombeLe chaos après l'explosionIwakuniEglise avec tatamis à TsuwanoUn des nombreux item Akiyoshido plateauFukuokaReishiro (couchsurfing Fukuoka) cuisinant un déliceux Okonomi AkiReishiro, Cathy, Joséphine et MaryneYu, Line, Claire et YoshiyukiLe groupe de volontaires jardiniers de YoshiMes derniers hôtes couchsurfing, Julia et Daniel

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commentaires

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Monique Denouël
7 Jun 2016

"Bonne route pour ta nouvelle destination! On peut dire que tu nous épates aussi bien par tes écrits que par tes photos. Je t'embrasse "

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