Patrice, Nagoya

Série "Happy Expats", portrait n°4

Publié le 6 Apr 2022
Catégorie Reportages
Nagoya, Japon, mai 2016 : je fais la rencontre de Patrice par l'intermédiaire de Warmshowers.org, le site qui met en relation des voyageurs à vélo et des personnes désireuses de les héberger pour une nuit (ou plus). Ce fut un excellent souvenir. Le soir, elle m'invita avec un de ses amis expat dans un "isakaya", un restaurant typiquement japonais où se retrouve le plus souvent les collègues de boulot pour des afterworks. La particularité de ce lieu (je ne sais pas si c'est propre à tous les izakayas ou seulement à celui-ci), c'est que tout y est à volonté (y compris les boissons alcoolisées), mais seulement pendant un laps de temps défini (1h, 2h ...). Inutile de préciser que je me suis fait péter le bide, en bon cyclocampeur affamé en quête de calorie pour la suite de l'aventure. 

J'ai trouvé Patrice particulièrement à l'aise dans sa nouvelle ville d'adoption, et j'ai donc décidé de lui soumettre les 3 petites questions de ma série "Happy Expat" :
 
1. Patrice, comment es-tu arrivée à Nagoya ?
 
Après avoir enseigné sur le Japon pendant 16 ans aux États-Unis, j'ai décidé de vivre ici 2 ans environ. Grâce à mes contacts, j'ai été nommé à un poste d'enseignante à Nagoya. Mon visa et mes conditions de vie faisaient partie du placement. Cependant, une fois sur place, j'ai trouvé que j'adorais cet endroit.
 
2. Qu'est-ce qui t'a décidé à rester ?
 
  J'aime mon travail et j'aime les gens. Le niveau de vie y est élevé, les soins de santé sont incroyables, propres / sûrs et je profite des 4 saisons.
 
3. Qu'est-ce qui fait selon toi de Nagoya l'endroit idéal ?
 
Idéal est un mot fort, mais je pense que Nagoya me convient. C'est une grande ville mais ressemble en fait à une petite ville. Il y a peu d'étrangers, donc je reçois beaucoup de gentillesse. Nagoya est une ville très facile à vivre et à travailler. C'est chez moi.

En anglais : 

1. Patrice, how did you arrive in Nagoya ?

After teaching about Japan for 16 years in the USA, I decided to live here maybe 2 years.  Through my contacts, I was appointed to a teaching job in Nagoya.  My visa, and living arrangements were part of the placement. However, once I was adjusted, I found that I loved this place. 

2. What made you decide to stay?

 I enjoy my work and I love the people.  The standard of living is high, health care amazing, clean/ safe and I enjoy 4 seasons.  

3. What do you think Nagoya is the ideal place?

Ideal is a strong word, but I do think Nagoya suits me.  It is a big city but actually feels much like a small town.  There are few foreigners, so I receive a great deal of kindness.  Nagoya is a very easy city to live and work in.  It’s home.



Sur la photo, c'est Patrice qui est à droite. Et en arrière plan de cette photo, on peut apercevoir la devanture du restaurant izakaya ;)

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Jo, Hanoï

Série "Happy Expats", portrait n°3

Publié le 20 Apr 2020
Catégorie Reportages

En Mars 2016, je rencontrais Yohan à Istanbul. Nous échangeons alors nos expériences de cyclocampeurs … Il me parle avec entrain de son expérience à Hanoï, au Vietnam, qui me semble être le lieu tout indiqué pour effectuer un séjour prolongé. Ses atouts : une ville cosmopolite, des loyers peu chers,une cuisine locale excellente et quelques vélocistes sérieux sur place pour s’occuper de l’entretien de mon vélo. 

 

Me voyant intéressé, il me donne le contact d'un ami resté sur place : c’est ainsi qu’au mois de septembre 2016 je rencontrais Jo (Jonathan), un garçon au grand coeur qui est très vite devenu mon ami. Il m’a tout de suite donner les clés pour commencer à apprécier une ville qui au premier abord me paraissait plutôt hostile. Son expérience et sa gouaille ont guidé mes premiers pas dans la capitale vietnamienne. C’est grâce à lui que j’ai pu m’approprier ce lieu, convertir cette jungle urbaine frénétique en une abondance de petits coins bucoliques.

 

Ce qui lie Jo à Hanoï est digne d’un roman sentimental. Une histoire d’amour qui mêle séparations difficiles et retrouvailles exaltantes. Du récit de ses aventures, je retiens surtout sa détermination à s’améliorer en tant que personne et sa débauche d’énergie pour aller de l’avant quoi qu’il arrive. C’est avec un très grand plaisir que je vous présente le 3e volet de ma mini-série “Happy Expat” :

Jo est né à Bruxelles il y a une trentaine d'années et a passé la majeure partie de son adolescence à Mons en Belgique ...

 

Seb : Comment as-tu atterri à Hanoï ?

 

Jo : C’est une longue histoire :)

 

A la base, je suis venu en Asie pour apprendre … l’anglais ! Mon souhait initial était de me rendre en Australie mais mon niveau linguistique n’était pas suffisant. Avant de partir, j’ai du batailler contre mon père qui voulait que je garde mon boulot à Belgacom (principal opérateur téléphonique en Belgique). Pour lui, cela représentait la sécurité de l’emploi. 

 

Je voulais aussi tenter l’expérience dans l’humanitaire : je trouve finalement une mission du côté de Halong Bay, dans le nord du Vietnam (septembre 2014). Une fois sur place, j’ai tout d’abord été surpris par le côté indiscipliné des locaux. Je m’imaginais alors qu’on vivait partout en Asie comme on vit au Japon !

 

Cette expérience dans l’humanitaire fut un véritable fiasco. On m’avait proposé un poste de prof de sport, mais en arrivant là-bas je me retrouve coincé à faire le prof d’anglais (avec mon niveau élémentaire en la matière t’imagines un peu la situation) … Déjà, ça commençait mal.  Par la suite, j’apprends que les enfants que j’étais censé “aider” doivent débourser un paquet d’argent pour assister à mes cours : l’organisme m’avait présenté comme un professeur expérimenté, venant des Etats-unis ... En bref, la grosse grosse arnaque. J’ai donc arrêté les frais au bout de 3 mois.  

 

Ceci dit, je ne voulais pas repartir aussitôt en Belgique. Et comme j’avais déjà de l’expérience dans la restauration, je commence à chercher un boulot à Hanoï, la capitale du pays. Sans m’en rendre compte, je commence déjà à m’attacher à cette ville, à ce pays. Je pars ensuite un peu plus  de 6 mois en Thaïlande pour une expérience mitigée (avril 2015). Après un bref retour à Hanoï début 2016, je décide de réaliser mon rêve en allant tenter ma chance au Japon (avril 2016). Une fois sur place, je me rends compte que tout n’est pas si facile. Je me retrouve notamment confronté à des problèmes de visa et de permis de travail. Alors qu’au Vietnam, on ne me compliquait pas tant la vie ! De surcroît, j’avais commencé à y tisser des liens, à créer de belles relations ... Je me décide finalement à revenir à Hanoï, une nouvelle fois (septembre 2016) ! C’est à ce moment que je t’ai rencontré :)

 

Le Vietnam m’offrait alors la possibilité d’envisager une vie plus stable avec un salaire convenable, tout en m’épanouissant dans mon travail. Malgré cette perspective réjouissante, c’est le moment que je choisis pour faire une connerie qui me met dans un sale pétrin. J’étais complètement perdu, la grosse remise en question personnelle ... Et puis là, faut pas chercher, le miracle a eu lieu : le destin joue finalement en faveur. On me propose de devenir gérant d’un petit resort à Ninh Binh, un spot hautement touristique à une centaines de kilomètre au sud d’Hanoï (décembre 2016). Je ne rate pas le coche. Pendant 2 ans, je fais mes preuves et ensuite tout s’enchaîne : je suis promu sur un grand projet d'hôtel de 200 chambres, puis dans un autre hôtel de 120 chambres, dans le sud du Vietnam, tout près de Saïgon (juin 2018). 

 

Avec le recul, c’est bien le Vietnam qui m’a le plus réussi. Je commence à mesurer l’étendu du chemin parcouru mais ne compte pas m’arrêter pour autant. Le lien avec ce pays devient de plus en plus fort … Ce serait un peu comme dans une histoire avec une fille. Une fille avec qui tu passes du temps. Et plus le temps passe, plus tu te rends compte que la fille est chouette, qu’elle te veut du bien et que si tu t’investis dans la relation cela peut devenir super productif. Et voilà, c’est comme ça que je suis tombé amoureux du Vietnam et de Hanoï en particulier.

 

Seb : Qu'est-ce qui te pousse, te motive à rester à Hanoï ?


Jo : Si je regarde bien, à mon arrivée au Vietnam, mon CV n’était pas le meilleur, loin de là. Mais on m’a donné ma chance, et j’ai pris du galon en ayant la possibilité de démontrer mes qualités et de monter en compétence. Avec le recul, je me dis que cela n’aurait pas été aussi évident dans un autre pays (et en particulier en Belgique). J’aime aussi le dynamisme du Vietnam, le fait d’avoir l’occasion de pouvoir rencontrer plein de gens. Si la communauté d’expats du sud (Saïgon) est plutôt axée business, celle du nord (Hanoï) est plus simple et relax. Elle est aussi plus francophone. Je me sens bien au nord comme au sud, mais je me sens comme chez moi à Hanoï :)

 

Seb : Qu'est-ce qui fait selon toi de Hanoï l'endroit idéal ?


Jo : Les points forts du Vietnam et de Hanoï en particulier : déjà, y’a énormément d’opportunités de carrière. Ensuite, je n’y ai pas ressenti beaucoup de racisme (je ne dis pas qu’il n’y en a pas). En fait, les vietnamiens n’arrivent pas trop à faire la différence entre un arabe, un espagnol, un belge, un français … Ils valorisent surtout les efforts d’intégration, te considèrent si tu montres ton intention de faire quelque chose de bien pour le pays. On peut les percevoir comme un peuple de guerriers, fiers, avec un peu trop d’égo ; mais au final ils ne sont pas rancuniers. Enfin, ils ne se prennent pas trop la tête et sont faciles à vivre. J’apprécie particulièrement leur franchise. Dernier détail, que je trouve merveilleux : si tu arrives à te faire un ami vietnamien, c’est pour la vie ! 



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Stéphane, Tokyo

Série "Happy Expats", portrait n°2

Voici le second volet de cette série que j'ai ambitionné d'effectuer depuis le début de mon voyage. J'ai rencontré Stéphane et Makiko à Tokyo, ce furent d'excellents hôtes warmshower et je garde un chouette souvenir de mon passage chez eux. Cet heureux couple mixte franco-japonais m'a permis de me familiariser avec de nombreuses particularités de la culture japonaise, aussi étrange et particulière qu'elle puisse paraitre au premier abord pour un Gaijin (étranger au Japon). Alors, forcément, je n'ai pas pu résister à l'idée de poser à Stéphane les 3 petites questions de mon interview spéciale "Happy Expat" ...

Stéphane, comment es-tu arrivé à Tokyo ?

En 2005 j'ai postulé dans de nombreuses écoles françaises à l'étranger et seule celle de Tokyo m'a répondu positivement.
J'ai donc demandé une mise en disponibilité de l'éducation nationale pour pouvoir partir et ai été recruté en contrat local par le lycée français de Tokyo.

Qu'est-ce qui t'a décidé à rester ?

Je suis resté parce que les conditions de vie de travail et le salaire sont extrêmement privilégiés par rapport à la France ... De plus, je suis tombé amoureux et me suis marié trois ans seulement après mon arrivée.

Qu'est-ce qui fait selon toi de Tokyo l'endroit idéal ?

Endroit idéal le mot est fort mais c'est une ville sûre. On y trouve tout du point de vue culinaire, ainsi que de nombreux produits de consommation courante et de santé. La qualité de service est exceptionnelle, tout est ouvert tout le temps, le réseau de transport public est fabuleux, on peut très facilement se déplacer à vélo car le trafic au niveau de la ville est assez faible grâce aux autoroutes aériennes. Il y a des bains publics très agréables. Les gens sont discrets et polis même si on peut regretter parfois un excès de réserve et un manque de chaleur.

Merci Stéphane d'avoir pris le temps de répondre, et à bientôt j'espère !



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Vivien, conquis par New Delhi

Série "Happy Expats", portrait n°1

Comme je le mentionnais dans ma présentation, ce voyage a un petit objectif secret, celui de trouver l'endroit idéal, pour y poser mes guêtres. J'imagine que ce sera une question de feeling, de rencontres, d'alchimie. J'ai imaginé un autre stratagème pour compléter mon expérience sur le terrain : compiler celle des autres. Et plus particulièrement celle d'expatriés heureux qui ont choisi de rester dans cet éden qui est le leur. 

Mon premier portrait de cette série baptisée « Happy Expats » est celui de Vivien, mon ami breton qui a jeté son dévolu sur Delhi. A travers trois questions, j'ai essayé de comprendre les raisons de son choix.

Présentation : Vivien, 34 ans d'origine bretonne, a grandi à la campagne, puis fait le tour de France pour ses études (Rennes, Marseille, Toulouse et Paris) et pour les fêtes (Lille, Grenoble, Biarritz, Bordeaux, Lyon, Aix en Provence, Charleville-Mézières !, etc.)

Vivien , comment es-tu arrivé a Delhi ?

J’étais en période d'attente de prise de fonction pour un emploi à la Sécurité Sociale à Paris début 2006; j'en profite pour laisser mon CV sur civiweb.com (plateforme pour les contrats de volontariats internationaux) avec l'Inde parmi les destinations possibles sélectionnées. Puis en mai 2006, j'ai été contacté par l'Ambassade de France en Inde pour un poste d'attaché financier ; en juin 2006, j'ai été recruté après un entretien de 5 minutes avec un Breton ; en juillet 2006, j'avais mon visa + billet AirIndia pour New Delhi :). Je suis arrivé pour un contrat de 2 ans auquel je comptais faire honneur. Je suis rentré en France en juin 2008 pour des raisons personnelles ; et j'ai trouvé un emploi en Bretagne quelques mois plus tard.

Début 2010, mon employeur m'a proposé de travailler à distance depuis New Delhi, chose que j'ai immédiatement acceptée ; donc je suis de retour en Inde depuis 4 années ;)

Qu'est-ce qui t'a décidé à rester ?

Déjà j'ai un travail ici, ce qui ne serait pas garanti en France en ce moment. Les conditions de travail sont favorables du point de la confiance accordée, de l'autonomie, et du rythme de travail. De plus, mon bureau est à proximité immédiate de mon domicile (moins de 5 minutes à pied), ce qui me laisse du temps libre après les heures de travail et le week-end. J'ai développé localement un réseau de contacts, composé à parts égales d'Indiens et de Français. Une large panoplie de loisirs sont disponibles à New Delhi : cinéma, concerts, expositions, conférences, sortie à moto, pique-niques, etc... gratuitement ou pour un prix faible. De plus, la gamme des restaurants est très large, avec une nourriture indienne variée que j’apprécie beaucoup.

Qu'est-ce qui fait selon toi de Delhi l'endroit idéal ?

New Delhi est la seconde plus grande agglomération au monde (après Tokyo), et surtout la première anglophone. J'aime observer l’intensité et l’énergie de la ville, en plus de sa transformation avec un développement urbain frénétique et une culture urbaine émergente. L'abondance de population, ainsi que sa simplicité et son ouverture, sont réconfortantes pour comprendre l'histoire complexe de la société. Climatologiquement, bien que les conditions peuvent être extrêmes (0-5 °C l'hiver ; 45-48 °C l’été), je me suis bien acclimaté au temps chaud et sec ; la période de mousson est plus délicate, mais reste supportable en termes d’intensité et de durée.

Volet suivant : Stéphane, Tokyo http://www.sebaroudeur.com/blog/2016/12/serie-happy-expats-portrait-n2

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