Rishikesh

Une étape supplémentaire

Publié le 2 Jun 2014
Catégorie Inde

J'ai donc pris ma décision : le 12 juin, je rentre en France. Ce n'est qu'une étape supplémentaire, non prévue, qui s'impose comme le meilleur des choix pour gérer la suite de mon tour du monde. Ce sera l'affaire de quelques mois, histoire de me retaper la cheville, pour ensuite repartir (si j'ose dire) du bon pied. Ce qui a dirigé mon choix : une intuition, une foule de petits signes, et la volonté d'écouter mon corps plutôt que de lui dicter ma loi.
 

Ces premiers mois en Inde ont été déterminants dans ce processus de décision. J'y ai appris moultes choses qui vont me permettre de mieux appréhender le reste du périple. Cette patience qui m'a beaucoup manqué avant ce premier départ, je l'ai retrouvé ici. Et c'est avec cette qualité nouvelle que je vais tout mettre en œuvre pour tailler la route de nouveau en pleine possession de mes moyens. Je n'ai aucun regret, bien au contraire.
 


Je suis toujours à Rishikesh, ce qui me donne l'occasion de vous parler brièvement des deux autres quartiers que je fréquente quasiment tous les jours. Complètement différents de mon Laxman Jhula et de son côté tourisme occidental très marqué.
 

A quelques coups de pédales de là, Ram Jhula est un autre petit district beaucoup plus fréquenté par les touristes indiens. On y trouve de nombreux ashrams, sortes de maxi-guesthouses religieuses avec jardin où l'on peut pratiquer le yoga et s'adonner quotidiennement à la méditation (pour ceux qui sont bien dans le trip ou ceux qui n'ont pas peur de s'ennuyer). J'adore aller sur le Parmath Ghât vers les 6 heures du soir, lors de la cérémonie de l'Aarti. L'ambiance y est très relax et spirituelle, et c'est toujours intéressant de voir comment les indiens manifestent leur ferveur religieuse.
 


Le marché de Rishikesh, plus loin dans le centre-ville, me donne l'occasion de me replonger dans un univers plus réalistiquement local : c'est à dire dans un trafic sauvage et un vacarme assourdissant de klaxons (ceci dit mon quartier Laxman Jhula n'est pas en reste à ce niveau là) … Mais quel plaisir de déambuler dans ces rues et de recevoir ces sourires en pagailles ... Et cette bonne humeur si communicative ! En Inde, l'aventure est au bout de la rue.
 

 

Lire la suite »

Haridwar

En amont du Gange

Bien en amont du Gange et de Varanasi, tout prêt de l'Himalaya, les rituels sont toujours immuables dans cet autre ville sainte : baignade dans le fleuve, Aarti (cérémonie religieuse pyrotechnique, voire vidéo) et Puja (bénédiction des curés locaux, les brahmanes). A noter quelques différences : l'eau y est beaucoup plus propre, l'atmosphère plus détendue et saine. Enfin, on s'y repère nettement plus facilement. Cette petite ville est organisée autour du fleuve, à partir du ghât principal, le Har-ki-Pairi. Autour rayonnent des centaines de boutiques dédiées à la vente des mêmes produits : articles pour la Puja et l'Aarti, textiles bas de gamme et nourriture. La concurrence est rude ou le business bien juteux ...
 

J'ai atterri là-bas pendant la célébration de la nouvelle année indienne. Ce passage à 2014 donne l'occasion aux milliers de touristes autochtones de passer un bon moment en famille et de venir visiter la région. Pendent ces 4 jours, je n'y ai pas croisé d'occidentaux. Ils sont tous à Rishikesh. Les sourires sont fréquents, et la curiosité des indiens est telle que je multiplie les brèves discussions. Je me prête aussi volontiers au jeu de la photo : comme moi aussi je ne me gêne pas pour leur tirer le portrait, c'est un peu du donnant-donnant. 
 

Au niveau de la marche, cela a été assez compliqué pour moi. Avec un périmètre d'action très limité, j'ai tout de même essayer de cueillir l'ambiance du coin. Bien difficile d'explorer et de réaliser les photos que je veux dans cette situation, mais j'ai essayé de profiter au mieux des mes petites sorties. Affaire à suivre ...
 

Bonus vidéo : la chanson officielle des Aarti qui passe en boucle sur les ghâts pendant la cérémonie. Le tube religieux de l'été. Sur la vidéo, c'est à Har-ki-Pairi. D'ailleurs, elle est assez bien réalisée, et donne une très bonne idée de l'ambiance.
 
 

Lire la suite »

Varanasi

Vivre et mourir à Varanasi

Publié le 18 Apr 2014
Catégorie Inde
Beauté, puissance et décadence. Varanasi. 3 simples mots qui caractérisent cette ville brûlante et enveloppante. Ce serait comme une symbiose de ferveur religieuse et de force noire. Ici, on consume ses morts à ciel ouvert, dans un espace dédié, au bord du Gange. Les cendres sont versées dans le fleuve. Les cadavres considérés comme purs (femmes enceintes, enfants, victimes de morsure de cobra, ect …) y sont jetés tels quels. Le reflet des flammes des bûchers sur les murs recouverts de suie donnent à cet endroit un air d'enfer sur Terre. Des âmes malignes s'y épanouissent, shootées du matin au soir et essayant d'extorquer les touristes de passage. Rien qui ne puisse entraver le recueil des familles des défunts, tout en retenue, tout en dignité. Les femmes ne sont pas autorisées à participer à la cérémonie. Explication locale : elles pleurent. Et ici, on ne tolère pas les effusions émotionnelles en public. Cependant, mourir et se faire incinérer à Benares est considéré comme un privilège : le cercle des réincarnations est ainsi rompu, le nirvana atteint à coup sûr.
 

On ne peut pas réduire Varanasi à ses ghâts de crémation. Le Gange, c'est aussi la vie, la baignade matinale, les bénédictions rituelles. Son eau est considérée comme sacrée et pure par les Hindous, on lui confère même des vertus médicinales. En vérité, même si je la trouve moins polluée que la Seine, je n'y mettrai pas non plus mes pieds. Il existe en Inde un réel débat concernant la pollution de cette portion du fleuve. De nombreux scientifiques se sont penchés sur la capacité hors-norme de régénération de cette eau : ils y ont découvert un taux de bactéries 100 à 1000 fois plus important que dans une banale rivière. Le dépolluer comporterait un risque de destruction de cet équilibre bactériologique. 
 

Derrière ces ghâts, commence la ville ancienne, qui fait tampon entre les bords du Gange et la ville nouvelle. Elle agit comme un filtre qui retient camions voitures et motorickshaws loin de cet espace fluvial, lui donnant un air de bord de plage, apaisant. Restent les gens, les motos et leur klaxons, et les vaches, les innombrables et bien portantes vaches qui font leur ordinaire des immondices jonchant le sol. Dans le dédale des rues, on se perd, on se retrouve, c'est ce qui donne à Varanasi ce charme de petit village quand on commence à y prendre des repères. 
 

J'ai passé 12 jours ici, et j'aurai pu y rester plus longtemps, sans m'en rendre compte, si je n'avais pas eu à revenir à Delhi (avec grand plaisir) pour l'anniversaire de mon ami Vivien. Car on se laisse facilement happer par cette atmosphère ronronnante : chaque jour ressemble au précédent, avec un petit rituel, immuable, réconfortant et faisant oublier le temps qui passe. Debout 5h30 pour observer la vie matinale sur les ghâts, petit dej avec les amis du jour, sieste puis repromenade, parfois. Entre midi et 16h, inutile de planifier, à cause de la chaleur … Bref, Varanasi, c'est la ville idéale pour flâner.  
 

J'ai fait un petit bout de chemin depuis, j'ai célébré des 34 ans à Delhi, puis fait un bref séjour à Haridwar, pendant un festival religieux hindou. Intéressante immersion dans la vie indienne. Ma cheville passe par des épisodes assez douloureux. Je dois impérativement baisser la cadence, qui n'était pourtant pas très élevée. Le voyage prend un côté plus contemplatif qu'aventureux. Je m'adapte. A Rishikesh, où je viens de poser mon sac, j'espère trouver le repos dont j'ai absolument besoin. Le coin me paraît propice à cet exercice, et c'est tant mieux.
 

Lire la suite »

Delhi

Lotus Temple

Je continue (très) tranquillement ma visite de Delhi, et je dois avouer que je commence à m'habituer au chaos local. Je le vois à plusieurs détails : il m'est par exemple plus simple de négocier avec les rickshaws, ou encore les coups de klaxon me paraissent presque normaux ... Delhi malgré son côté anthropophage a un charme indéniable, qui se révèle à ceux qui sont prêts à accepter sa promiscuité. On y trouve toutefois des oasis de tranquillité, le temple du Lotus en fait parti. Ce monument plutôt récent a été érigé par les adeptes de la regilion (secte ?) Baha'i, qui prône la tolérance et l'unité entre les grandes religions existantes. C'est un superbe édifice, conçu sur le modèle d'une fleur de Lotus (voir galerie photo en bas de page).
 


 


 

Je suis toujours chez Vivien et Seema, ça va faire bientôt une semaine complète ! Ils sont très sympa avec moi ... Je les remercie encore de m'avoir permis de prendre contact avec l'Inde de manière douce et progressive. Et puis d'avoir pris soin de moi. La veille nous avons été avec Seema dans un centre de médecine ayurvédique pour mon problème à la cheville. J'ai fait le plein de médicaments à base de plantes, j'espère que cela me permettra d'améliorer ma tolérance à la douleur. C'était une expérience sympa, aussi. Voici une photo du petit couple, dans leur quartier au sud de Delhi, Lajpat Nagar I.
 

Lire la suite »

Retour en haut