Hanoi J274 Vietnam

La constante asiatique

Ecrit à Hanoi, le jeudi 15 septembre 2016 – km 8500 (soit environ 14500 km depuis le départ de France!)


Je suis arrivé à Hanoi il y a 3 semaines environ, et j’ai décidé de m’établir ici pour un bon gros mois et de profiter des attraits d’une vie « normale ». C’est à dire : avec une douche chaude quotidienne, une machine à laver à disposition, un vrai lit pour moi tout seul et une routine à établir.

 

Avant cela, j’avais passé 3 semaines à voyager dans le nord ouest du pays, période sur laquelle je voudrais revenir dans cet article et ainsi combler ainsi le petit retard que j’ai accumulé dans le contage de mes aventurettes. Retour au début du mois de novembre, Lao Cai, ville-frontière au bord de la Chine, long travelling cinéma sur le fleuve rouge et un horizon alpin plein de promesses …

 

Nous sommes toujours en équipe, moi, Alessio, Binh et Tim. J’ai décidé de changer mes plans et de les accompagner jusqu’à la frontière laotienne. Pour atteindre Dien Bien Phu, nous devons traverser des massifs montagneux aux pentes bien raides et dans une météo exécrable. Non seulement nous ne pouvons pas profiter des paysages grandioses qui devaient s’offrir à nous (Sapa), mais nous essuyons de larges averses et taillons notre route dans un brouillard épais. Le moral est atteint, mais nous tenons le cap. Avec toujours l’espérance de voir cette purée de pois s’envoler et nos yeux enfin s’écarquiller. Ce temps pourri nous offre tout de même de belles aventures humaines au sein des minorités montagnardes (autour de Lai Chau).

 

Les efforts et la patience finiront par payer, car enfin, au détour d’un col, nous faisons de nouveau connaissance avec le soleil, qui par la même occasion se décide à nous rendre notre sourire et bonne humeur. A partir de Sin Hau, c’est de nouveau la lune de miel, la communion avec des paysages de rêve et du pédalage easy-going. Nous déroulons jusqu’à Dien Bien Phu, y passons quelques jours, épuisons les réserves nourriture de quelques restaurateurs du coin, et c’est déjà le moment de se dire au revoir. Je n’ai plus qu’à reprendre la route seul jusqu’à Son La, regouter au plaisir du bivouac en solitaire, et enfin prendre un bus qui me mènera jusqu’à Hanoi (mon premier bus depuis la France!).

 

Voyager en groupe, après l’épisode européen avec mes amis équipés en vélos Brompton (Mona, Max et Calvin), cela a été encore une expérience exceptionnelle et intense, et m’a donné une nouvelle fois l’occasion de me faire des amis pour la vie. Nous avons passé moments grandioses et plans galères dans une solidarité à toute épreuve, dans une volonté permanente de partage. Voyager ensemble, c’est aussi profiter des compétences élargies d’un groupe : Binh, locale de l’étape, nous a initiés quotidiennement aux délices culinaires de son pays et nous a gratifiés de quelques belles explications culturelles. Alessio, chef de cuisine de métier et de talent, a toujours été à la recherche de nouveaux produits à goûter et nous faire découvrir … J’espère avoir pu porter ma petite pierre à cet édifice de cyclocampeurs, d’une manière ou d’une autre !

 

Oui, car la cuisine vietnamienne, c’est un régal permanent. Beaucoup de points communs avec la cuisine chinoise, il y a des nouilles, du riz, des soupes, du tofu … Mais les saveurs sont très différentes. C’est beaucoup moins épicé, déjà. La coriandre et la menthe sont omniprésentes, pour mon plus grand plaisir. La viande, de meilleur qualité, est aussi servie plus généreusement. Et cerise sur le gâteau, l’apparition de petits pains baguettes comparables à ce que l’on peut trouver en France ! Bref, la cuisine viet, c’est frais, c’est bon, c’est chic et pas cher.

 

Les points communs entre la Chine et le Vietnam ne sont pas uniquement culinaires. Depuis le début de mon voyage en Asie, c’est là où j’ai ressenti le moins de différence entre niveaux de vie de deux pays limitrophes. Au petit jeu des comparaisons, ce serait un peu comme passer de la France vers l’Italie ou l’Espagne. L’autre point commun, partagé avec tout le reste des pays du continent asiatique dans lesquels j’ai eu la chance de voyager, c’est ce sourire. Ici encore, omniprésent. J’ai parfois eu à répondre à presque une centaine de salutations spontanées, sur une journée. Moi qui me demandais à quoi ressemblait une vie de célébrité, j’ai eu ici un début de réponse … Et c’est un truc qui va vraiment me manquer lors mon retour en Europe. Pas la vie de rock star, hein, vous m’aurez compris, mais ce joli sourire indélébile et désintéressé. Car c’est bien lui, la véritable constante asiatique.

 

La nouveauté au Vietnam, c’est ce taux d’inflation « gringo ». C’est un système d’indexation très complexe et extrêmement réactif. Dès lors qu’un occidental s’approche d’un produit de consommation courante, celui-ci voit son prix s’envoler du simple au double (voire triple). Bigrement efficace, mais un peu déconvenant. Surtout quand il se trouve que je suis l’occidental en question. Apparemment, ce taux d’inflation varie en fonction de l’ardeur à la négociation. Pas sûr que je sois encore prêt pour ça …

 

Surtout qu’après toutes ces péripéties chinoises du mois précédent, cette mauvaise météo, j’ai constaté une tendance propre à la ronchonnerie, à me laisser facilement affecter négativement par les petits obstacles de la vie quotidienne. Il fallait que je me reprenne en main, rapidement …

 

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Stéphane, Tokyo

Série "Happy Expats", portrait n°2

Voici le second volet de cette série que j'ai ambitionné d'effectuer depuis le début de mon voyage. J'ai rencontré Stéphane et Makiko à Tokyo, ce furent d'excellents hôtes warmshower et je garde un chouette souvenir de mon passage chez eux. Cet heureux couple mixte franco-japonais m'a permis de me familiariser avec de nombreuses particularités de la culture japonaise, aussi étrange et particulière qu'elle puisse paraitre au premier abord pour un Gaijin (étranger au Japon). Alors, forcément, je n'ai pas pu résister à l'idée de poser à Stéphane les 3 petites questions de mon interview spéciale "Happy Expat" ...

Stéphane, comment es-tu arrivé à Tokyo ?

En 2005 j'ai postulé dans de nombreuses écoles françaises à l'étranger et seule celle de Tokyo m'a répondu positivement.
J'ai donc demandé une mise en disponibilité de l'éducation nationale pour pouvoir partir et ai été recruté en contrat local par le lycée français de Tokyo.

Qu'est-ce qui t'a décidé à rester ?

Je suis resté parce que les conditions de vie de travail et le salaire sont extrêmement privilégiés par rapport à la France ... De plus, je suis tombé amoureux et me suis marié trois ans seulement après mon arrivée.

Qu'est-ce qui fait selon toi de Tokyo l'endroit idéal ?

Endroit idéal le mot est fort mais c'est une ville sûre. On y trouve tout du point de vue culinaire, ainsi que de nombreux produits de consommation courante et de santé. La qualité de service est exceptionnelle, tout est ouvert tout le temps, le réseau de transport public est fabuleux, on peut très facilement se déplacer à vélo car le trafic au niveau de la ville est assez faible grâce aux autoroutes aériennes. Il y a des bains publics très agréables. Les gens sont discrets et polis même si on peut regretter parfois un excès de réserve et un manque de chaleur.

Merci Stéphane d'avoir pris le temps de répondre, et à bientôt j'espère !



Précédent volet : Vivien, NewDelhi

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