Radolfzell J28 km1379 Allemagne

Ma vie est un road-movie

Écrit le 28 juillet 2015 à Radolfzell (Allemagne) – km 1379

*** 1er bilan intermédiaire ***

Crevaison : 1
Nb de nuits en bivouac : 6 
Nb de nuits Warmshower : 14
Nb de nuits en camping : 5
Nb de nuits invité chez l'habitant : 2 
Nb de bouquins lus : le premier est en cours (même pas le temps de lire ma pauv' dame)
Nb de piqûres d'insectes : je ne compte même plus
Nb de belles rencontres : je ne compte plus non plus, mais c'est nettement préférable aux piqûres de moustiques.


J'ai toujours affectionné le style du road-movie américain, Thelma et Louise, Paris-Texas, etc ... Il y a dans ces films une expression du désir d'avancer, sans se retourner, vers une aventure certaine et ses rebondissements rocambolesques. L'anti-application totale de l'expression "On sait ce que l'on perd, mais on ne sait pas ce que l'on gagne".

Et bien, ce que je vis, en ce moment, est très proche de ce que l'on peut trouver dans ces histoires filmées de voyageurs sur roues : chaque lever de soleil est pour moi l'occasion de vivre une nouvelle aventure, avec ses incertitudes, son lot de rencontres improbables, de micro-décisions à prendre qui affecteront la suite des événements.

En cela, j'essaye de rester le plus ouvert possible, de suivre mon instinct, pour rester à la disposition de mon voyage. Je maximise mes chances de vivre l'inattendu. Et je mesure maintenant l'importance de mon choix de voyager sans contrainte de temps ni d'objectif kilométrique journalier. Je fonce ou temporise, peu importe, je vis l'instant présent.
 
La Véloroute

Depuis mon dernier article, j'ai considérablement réduit le rythme. Mon corps me le réclamait. J'ai diminué la distance journalière à parcourir, et multiplié les journées de "repos" chez mes hôtes du moment.

L'Est de la France et la frontière suisso-allemande sont nettement plus urbanisés que les bords de la Loire, et il est plus aisé de trouver des « Warmshowers » qui acceptent de m'héberger pour une ou deux nuits. Je partage leurs actualités : à Mulhouse, j'ai participé avec Dominique le cyclactiviste à une "Vélorution" (que j'ai même filmée pour le compte de son association) et connu le groupe Alternatiba, qui promotionne la transition énergétique sur leurs tandems à 4 places.

A Bâle, j'ai pu aller nager dans le Rhin avec mon "sac-poisson", grâce aux explications de Nathalie et Bertrand le jeune maraîcher. Laurent et Katia de Montbéliard m'ont enchanté de leur bonne humeur, et prouvé qu'une famille à vélo, c'est tout à fait possible (et même recommandé).

En Suisse à Eiken, j'ai aussi découvert le monde de la talentueuse artiste-peintre suisso-canadienne Chantelle, une superbe rencontre (lien vers son site web). Enfin, sur les bords du lac de Constance à Radolfzell, j'ai croisé le chemin de la généreuse Sidy, brésilienne expatriée depuis 20 ans en Allemagne. Je fais donc moins de kilomètres mais beaucoup plus de rencontres ! Cependant, j'ai des fourmis dans les jambes, et je pense bientôt reprendre un rythme bien plus soutenu.

Le Danube est proche, la Bavière m'attend. Et tout le reste, aussi.
 
Chantelle de Eiken

Au niveau des paysages, je suis passé par de l'un peu plus urbanisé, entrecoupé de passages nature très appréciables. La vallée du Rhin, sur la frontière franco-suisse, est un exemple concret de bonne planification et répartition entre l'industriel, l'urbain et la protection de la faune et flore locale.

Mais le must, ce sont les petits villages fluviaux restaurés de l'époque médiévale, que c'est bôôôôô. On traverse des ponts de bois, des entrées fortifiées, admire des balcons et statues d'époque. Un charme indéniable :)
 
Lac de Constance

Pour revenir une dernière fois sur mon passage français, cela m'a donc permis de mesurer la beauté et la diversité des paysages, mais aussi de l'importance pour l'échange verbal d'un mode d'expression commun.

Je le mesure depuis mon passage en Suisse, la barrière de la langue ne me permet pas de comprendre ce que me disent spontanément les gens dans la rue. Parfois, même, je ne comprends pas d'emblée si c'est plutôt négatif ou positif. L'allemand redéfinit les nuances de la langue, je vais devoir m'y adapter.
Et désoxyder mon poussiéreux anglais avec cette bonne vieille "french touch" nouvellement saupoudré de globish indien passe-partout.

Il y a toutefois quelques menues situations tendues, en raison de l'amour de certains suisses pour les règles implicites : c'est la première fois pendant mon voyage que mon vélo a semblé déranger quelques uns, qui ne sont pas privées de me le faire savoir, avec (ou sans) sourire. J'imagine que cela sera de plus en plus le cas, car je vais emprunter sur les bords du Danube une partie de la véloroute très fréquentée par les cyclotouristes en été. Et qui dit tourisme abondant dit local pas forcément baisant.

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L'Isle sur le Doubs J16 km967 Doubs

Le cyclocampeur

- Le 16 juillet au camping de L'Isle sur Doubs, au kilomètre 967 -

Je profite de mon premier jour de repos, aujourd'hui 16 juillet, pour éviter la première journée de cette nouvelle vague de canicule, et pour récupérer un peu de la fatigue accumulée des presque 1000 kilomètres avalés en un peu plus de deux semaines. 

J'ai vu des paysages spectaculaires (le Bec d'Allier, la Bourgogne et tout dernièrement le Doubs, aux portes de la Suisse), rencontré mon lot de personnes formidables. J'ai aussi découvert des villes charmantes, qui m'ont donné l'envie d'y retourner un jour comme Dôle ou Besançon, pour des raisons différentes.
La « véloroute » est relativement plate. L'itinéraire suit principalement les canaux des fleuves et rivières (de Nantes à la Mer Noire), sur un faux plat presque indétectable, mais donne aussi au cycliste quelques belles montées bien corsées (itinéraire bis) : c'est l'occasion de connaître l'arrière-pays, de briser la monotonie du canal, de scruter les plus belles vues et de traverser les villages.
Le plus intéressant, donc, mais aussi le plus épuisant.

La campagne bourguignonne
L'exaltation initiale se mue en rêverie.
Le cyclocampeur est un observateur éclair de la vie. Mes actualités d'hier, celles d'avant mon voyage, sont remplacées peu à peu par mes préoccupations du jour : où vais-je dormir ? Que vais-je manger ? Quel sera le lieu idoine pour s'arrêter ? Les pensées sont vagabondes, la concentration constante.
Je suis rêveur et déterminé.

Basilique de Paray le Monial
Je pense aussi ralentir mon rythme. Qui veut aller loin ménage sa monture. Et puis, au sortir de mon pays, je souhaite m'imprégner de celui que je traverse.
Pour cela, pas de secret, il faut temporiser. Ce n'est pas que j'ai spécialement envie de quitter la France, mais je crois que partir dans les starting blocks a été ma façon d'évacuer l'excitation du départ. Donc l'avenir passera par moins de kilomètres journaliers (de 70-80 à 50-60 par exemple) ou alors plus de journées de repos.

La charolaise
Je dois toutefois avouer que cette traversée de la France est une grande découverte. Tous les 100-150 bornes, l'architecture et les paysages changent. On peut aussi dégager des traits dominants du caractère des gens par région. Avec tout le biais qu'implique l'observation à vélo.
La France est un pays riche de son patrimoine, de sa culture, par sûr que je trouve autant de diversité ailleurs. C'est une parfaite mise en bouche pour la suite, et un excellent entraînement au pédalage sans perte de repères. Pour le dépaysement, j'attends avec impatience la traversée des Balkans.
Autant que je la redoute : les montagnes qui se dresseront sur mon passage, c'est un sacré challenge. Insurmontable ? Je ferai en fonction de mon état de forme du moment … Let's see !

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Beffes J7 km395 Cher

La dette grecque

Jour 7 à Beffes (18) – km 395 (en réalité je suis arrivé à Bourbon-Lancy et au jour 10 -un peu plus de 500 km - mais il y aura toujours un petit décalage entre le moment ou j'écris l'article et le publie, le temps de trouver une bonne connexion wifi)

La dette grecque : c'est le premier sujet qui vient à la bouche de mes interlocuteurs de passage lorsque j'évoque la destination finale de mon voyage. Alors, forcément, ça politise un peu le parcours, et je pense me faire une idée bien précise sur la question d'ici Athènes ...
Quelque part, cela donne un fil conducteur à mon voyage, et je peux remercier indirectement Goldman & Sachs et JP Morgan de m'avoir donné ce sujet de conversation brise-glace. 
 
Le prologue de ce road trip tient toutes ses promesses, et s'avère même bien plus passionnant et intense que je ne l'avais imaginé depuis mon antre normande.  Il ne m'arrive que de belles choses : chaque jour je fais des rencontres improbables, je déniche des endroits idylliques pour établir mes bivouacs, mes hôtes Warmshower (sorte de couchsurfing pour les cyclistes) sont des gens charmants et enrichissants.
Bref, que du bon, mis à part la chaleur infernale qui m'oblige à modérer mes ardeurs. Je suis exalté, chaque micro-évenement me donne l'occasion de m'extasier. C'est peut-être un état de grâce propre au voyageur solitaire. 
 
La Beauce
Les paysages sont variés, la Vallée de l'Eure fut une bonne mise en bouche, la traversée des interminables plaines de la Beauce sous le cagnard une épreuve. Me retrouver au bord de la Loire, c'est le début de l'aventure. Ce fleuve sauvage est bordé de petites villes médiévales (Gien, La Chapelle-Montlinard), d'îles repères à oiseaux, de villages pittoresques (Ousseau ...) et de gens qui prennent le temps, au rythme de l'eau.
 
Gien
Les moments-forts (non exhaustif) :
- Mon premier arrêt au troquet « l-dos-à-dos » de Fermaincourt, cela a donné le ton du voyage
- Mon premier bivouac au petit Chérisy, au bord de l'Eure, suivi de l'invitation de Jean-Luc artistre-peintre
- La visite de Gien en pleine fête médiévale
- Mon second bivouac au bord de la Loire, éclairé par Nicolas le Berger
- Mon dernier bivouac sur les coteaux du vignole de Sancerre (la classe)
- Avoir participer à une ouverture sur l'écluse de Pezeau (merci Rodolphe l'éclusier)
- Mes deux nuits chez mes warmshowers : Lena, grande aventurière qui m'inspirera pour le reste de mon voyage puis Muriel et Greg, cyclocampeurs en famille enthousiastes et communicatifs.
- Me faire pote avec Alfred le corbeau à la ferme des Barreaux

Je n'ai rien préparé de concret niveau itinéraire, et c'est justement ce qui me permet de vivre des moments pareils, sans arrière-pensée, sans être pressé.
Et je peux peut-être prétendre à la fin, atteindre ce que je recherchais, en entreprenant ce voyage : expérimenter la pure liberté.

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J -7

Et ça repart !

Et c'est maintenant que je reprends le voyage où je l'avais laissé en juin dernier. Pas d'un point de vue géographique, car je ne repars pas depuis l'Inde, mais plutôt moralement. Je m'étais donné une année pour me reconstruire une nouvelle manière de barouder : le contrat sera rempli mercredi prochain, le 1er juillet, lorsque j’enfourcherai ma monture à deux roues non motorisée, pour un périple qui me mènera jusqu'à la Grèce.
Je table sur 4 ou 5 mois. Je m’apprête à affronter les grandes chaleurs de juillet et août en longeant la Loire, à recherche du Danube jusqu'à Vienne. Et puis aux portes de l'automne, je traverserai les Balkans et m'en irai jusqu'en Grèce, si toutefois elle n'a pas explosé en cours de route devant les exigences de Bruxelles (je ne me mouille pas en affirmant toutefois qu'Athènes ne bougera pas sauf en cas d'éléphantesque tremblement de terre).

Voici l'ébauche de mon itinéraire :


Vous connaissez les routes Eurovélo (EV) ? C'est un réseau de pistes cyclables trans-européennes. J'avais emprunté une partie de la numéro 3 lors de ma précédente vadrouille vers Amsterdam, jusqu'à Namur.
Pour cette nouvelle étape, je vais continuer à utiliser ce réseau bien pratique : c'est plutôt rassurant pour un premier voyage au long cours à vélo d'avoir un parcours plus ou moins balisé, du moins au début. 

Depuis Orléans, ce sera donc l'EV6 jusqu'à Vienne. En passant par Bâle, puis la Bavière. De Vienne à Ljubljana, je sillonnerai  l'EV9. Enfin, à partir de Dubroznik et jusqu'à à Athènes, je longerai la côte adriatique par l'EV8. Finalement, il n'y a que la partie entre Ljubljana et Dubrovnik qui sera en freestyle. Avec comme objectif intermédiaire la capitale bosniaque que j'ai très envie de visiter, Sarajevo. Je pense que c'est bon mélange entre ville, montagne, mer et campagne.
En élaborant cet itinéraire, j'avais en tête la diversité des paysages.

Euroveloroute, c'est surtout un projet en cours de réalisation. Si certaines portions de parcours sont bien balisées, d'autres ne le sont pas du tout. Les pistes cyclables ne représentent pas la totalité du réseau - loin de là - , mais même si l'on doit partager le macadam avec des véhicules à moteur, cela devrait se faire sur de petits axes peu fréquentés (en tous cas je l'espère) …
L'état d'avancement du projet est assez disparate selon les pays et les moyens mis en œuvre. Mais le fil conducteur est un heureux vestige de ce que l'Europe aurait du être avant de devenir ce piètre levier économique et rouleau-compresseur politique : un espace où l'on circule librement, un projet philanthrope fruit d'une coopération entre différents états dans le but de rapprocher ses habitants et leur culture, de rendre les frontières intangibles.
Un peu à l'instar du programme Erasmus, qui a rapproché les européens bien plus que n'importe quel accord de libre-marché. Il faut souligner les belles initiatives du vieux continent, et c'est dans cet esprit que j'ai décidé d'aller visiter les cousins continentaux.

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Rishikesh

Une étape supplémentaire

Publié le 2 Jun 2014
Catégorie Inde

J'ai donc pris ma décision : le 12 juin, je rentre en France. Ce n'est qu'une étape supplémentaire, non prévue, qui s'impose comme le meilleur des choix pour gérer la suite de mon tour du monde. Ce sera l'affaire de quelques mois, histoire de me retaper la cheville, pour ensuite repartir (si j'ose dire) du bon pied. Ce qui a dirigé mon choix : une intuition, une foule de petits signes, et la volonté d'écouter mon corps plutôt que de lui dicter ma loi.
 

Ces premiers mois en Inde ont été déterminants dans ce processus de décision. J'y ai appris moultes choses qui vont me permettre de mieux appréhender le reste du périple. Cette patience qui m'a beaucoup manqué avant ce premier départ, je l'ai retrouvé ici. Et c'est avec cette qualité nouvelle que je vais tout mettre en œuvre pour tailler la route de nouveau en pleine possession de mes moyens. Je n'ai aucun regret, bien au contraire.
 


Je suis toujours à Rishikesh, ce qui me donne l'occasion de vous parler brièvement des deux autres quartiers que je fréquente quasiment tous les jours. Complètement différents de mon Laxman Jhula et de son côté tourisme occidental très marqué.
 

A quelques coups de pédales de là, Ram Jhula est un autre petit district beaucoup plus fréquenté par les touristes indiens. On y trouve de nombreux ashrams, sortes de maxi-guesthouses religieuses avec jardin où l'on peut pratiquer le yoga et s'adonner quotidiennement à la méditation (pour ceux qui sont bien dans le trip ou ceux qui n'ont pas peur de s'ennuyer). J'adore aller sur le Parmath Ghât vers les 6 heures du soir, lors de la cérémonie de l'Aarti. L'ambiance y est très relax et spirituelle, et c'est toujours intéressant de voir comment les indiens manifestent leur ferveur religieuse.
 


Le marché de Rishikesh, plus loin dans le centre-ville, me donne l'occasion de me replonger dans un univers plus réalistiquement local : c'est à dire dans un trafic sauvage et un vacarme assourdissant de klaxons (ceci dit mon quartier Laxman Jhula n'est pas en reste à ce niveau là) … Mais quel plaisir de déambuler dans ces rues et de recevoir ces sourires en pagailles ... Et cette bonne humeur si communicative ! En Inde, l'aventure est au bout de la rue.
 

 

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Conseil Photo

5 trucs pour gérer la foule en photo de monument

Prendre en photo un beau monument ou une belle architecture relève parfois du défi, car on est le plus souvent en concurrence avec de nombreux autres visiteurs ayant les mêmes intentions. Surtout si le site visé est un incontournable !
On peut alors essayer de jouer des coudes ou de la corde vocale pour se frayer un chemin parmi la foule d'aspirants photographes, ou contourner le problème en appliquant quelques techniques simples, 5 trucs qui peuvent sauver une session photo de la cohue.
Pour illustrer ces propos, j'utiliserai mes prises de vues réalisées au Taj Mahal, d'ailleurs pas le moins visité des monuments !

 

1. Choisir l'horaire adéquat

L'idéal : être parmi les premiers visiteurs.
Là, pas de problème de foule. Du moins pour le premier quart d'heure.

Faire l'effort de se déplacer aux aurores est souvent récompensé !

De même, le soir venant, la fréquentation tend à baisser. Cela dépend évidemment du lieu visité, le mieux est de se renseigner avant de s'y rendre, éventuellement de revenir plusieurs fois à des heures différentes, si c'est possible.
 

  • être présent dès l'ouverture d'un site / Se déplacer aux aurores
  • se renseigner sur le taux de fréquentation 
 

 

2. La patience

Une fois la foule sur place, difficile de passer outre, et c'est là qu'il faut ruser.

La patience devient alors la meilleure arme du photographe.

Cadrer sa photo, attendre que les badauds se déplacent et appuyer sur le déclencheur une fois la vue dégagée.
Il est souvent judicieux de revenir plus tard à un endroit repéré préalablement, ce qui au passage donne aussi l'occasion de prendre un cliché avec une lumière différente. 

 

  • cadrer et attendre que la vue se dégage
  • revenir sur un lieu repéré auparavant
 

 

3. Se focaliser sur des détails

Il est aussi possible de prendre certaines photos indépendamment du taux de fréquentation d'un endroit.

Premier truc simple, cadrer là où les gens ne sont pas, au dessus de leur tête par exemple. C'est aussi simple que ça !

Ou encore, on peut se focaliser sur certains détails de l'architecture (sculptures, décorations, structure). Cela donne en plus une certaine diversité dans le type de prise de vue. En général, j'aime commencer par des plans larges (quand la foule n'est pas encore très présente) et ensuite me rapprocher de mon sujet.

Il y a toujours aussi des endroits planqués où les chalands ne vont pas en masse, certains recoins oubliés qui proposent parfois de biens belles possibilités, et donnent un point de vue original. 

 

  • cadrer au dessus de la tête des piétons
  • se concentrer sur les détails de l'architecture
  • chercher les recoins moins fréquentés
 

 

4. Exploiter la foule

Parfois, la foule peut être un avantage à exploiter.

Déjà, intégrer une ou plusieurs personnes dans une composition permet de donner l'échelle du monument. Cela a son importance, surtout pour les édifices particulièrement imposants.

Et puis pour les bâtiments uniformes, inclure une touche de couleur apporte une certaine dynamique.
Par exemple, un parka rouge sur du béton gris, ou les magnifiques saris bariolés des indiennes  … En prenant bien soin de placer cet élément sur un point fort, on peut créer un nouvel équilibre dans la composition et lui donner toute son originalité.

 

  • utiliser les passants pour donner l'échelle
  • exploiter la couleur de leurs vêtements
 


 

5. La retouche sur Photoshop

Parfois, même en usant jusqu'à la corde les 4 techniques précédentes, on a pas le choix, on doit bien la prendre cette photo, même avec nos chers invités impromptus. C'est là que le travail en post-production avec des logiciels comme Photoshop, Gimp ou Lightroom intervient.

Tout d'abord, un simple recadrage donne la possibilité d'exclure des zones éventuellement trop fréquentées.

Ensuite, vient le tour de la retouche un peu plus poussée : le tampon de clonage est l'outil idéal pour effacer littéralement certaines silhouettes indésirables. Je ne vais pas détailler la méthode complète dans cet article, mais en gros, il s'agit de copier des parties vierges de monde dans l'image pour les coller ensuite sur les parties fréquentées.
Les dernières versions de Photoshop sont beaucoup plus performantes avec cet outil.

L'autre technique, si l'on dispose d'un trépied, c'est d'empiler les calques de différentes prises de vues de la même scène et d'en faire ressortir les zones désertes.

 

  • recadrer pour exclure des zones trop fréquentées (à faire idéalement lors de la prise de vue)
  • maîtriser le tampon de clonage
  • technique de l'empilement des calques sur Photoshop
 

On le voit, il y a tout un éventail de techniques qui nous donne la possibilité de sortir des clichés propres et dépourvus de promeneurs.

Encore une fois, la principale clef pour obtenir des photos de monuments garanties sans tee-shirts fluos, c'est la patience !
Le temps que l'on accordera à un lieu influencera forcément sur le résultat final. Si vous avez décidé de jouer le contre-la-montre, concentrer vous sur une zone réduite, quitte à zapper la visite intégrale.

Le dernier truc, c'est de varier les angles : pour éviter la foule et améliorer la qualité de vos images en général, faites preuve de créativité !

Enfin, il est bon de rappeler que le tampon de clonage reste l'outil de retouche idéal pour épurer sa photo. Le maîtriser, c'est se donner la possibilité de ne pas trop se faire de cheveux blancs lors de la prise de vue ...

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Rishikesh

Là où le temps s'est arrêté

Le temps s'est arrêté pour moi à Rishikesh, Laxman Jhula. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé bloqué ici, mais il y a quelque chose de particulier dans cet endroit qui retient les gens de passage. Quand je suis arrivé ici il y a presque un mois, je ne comprenais pas pourquoi une majorité de voyageurs y restaient collés pendant des semaines (voire des mois). J'y voyais surtout un endroit parfait pour y reposer ma cheville. En fait, ça arrive assez souvent ici, de voir des transiteurs pressés finalement poser leurs valises à long terme dans une des nombreuses guesthouses ou hôtels du coin.
 

Je vois plusieurs raisons. Ici, il est proposé de nombreux cours qui en général durent plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Il y a du Yoga (qui a été inventé ici même), du Reiki (thérapie des énergies), des cours de massages ayurvédique, de musique, ect … Et pour ceux qui ne veulent rien faire, la bouffe est acceptable et la promiscuité de l'endroit permet à toute la colonie d'occidentaux de forger des relations d'amitié assez facilement, de se créer un petit cocon rassurant, protégeant de la réalité habituelle de la rue indienne. On s'y sent bien, on s'y repose. Et puis il y a le Gange, imposant sa force tranquille. On peut même s'y baigner ! Quand le temps s'y prête, je ne me soustrais jamais à mes deux trempettes quotidiennes. J'ai juste à descendre quelques marches depuis mon hôtel. En fait, Rishikesh, c'est un peu comme le club Med. Un îlot occidental en terre indienne.
 

Les températures ne sont plus si clémentes, la chaleur accable les voyageurs qui s'en vont vers d'autres cieux. Les grands attroupements musicaux hippies d'il y a deux semaines ne sont plus qu'un lointain souvenir et les ghâts sont maintenant presque déserts du matin au soir. C'est l'appel du nord, et pour la grande majorité des membres de la « tribu Laxman Jhula », Daremsala est la prochaine étape visée. Il existe une route typique que beaucoup de voyageurs au long cours en Inde empruntent sans grande variation. Ils passent l'hiver à Goa, et puis quand le mercure y monte la migration se fait progressivement vers le nord, dans des villes comme Pushkar ou Varanasi, pour ensuite passer par Rishikesh et enfin Daremsala. C'est un cycle aussi régulier que celui des saisons. Comme s'ils essayaient de conserver ce cocon dont je parlais précédemment, pour recréer loin de leur terre natale des relations comparables à celle d'une famille.
 
Côté visite, j'ai pu découvrir le ashram où les Beatles avaient effectué leur retraite spirituelle en 1968. C'est maintenant une place abandonnée à la végétation depuis les années 90, le guru Maharishi ayant eu maille à partir avec le gouvernement de l'époque. Un lieu de pèlerinage pour les fans mais aussi une visite intéressante, le site est assez grand et c'est presque avec le sentiment de fouler une terre défendue qu'on parcourt les différents bâtiments de cet ancien espace de méditation médiatique.

Le Sri Neelkantha Mahadeva Temple, dédié au culte de Shiva, est situé dans un petit village perdu au beau milieu des montagnes. J'y ai rencontré un baba russe, qui a tout abandonné de son ancienne existence pour une vie simple et rudimentaire, sur la route, comptant sur la générosité des personnes qu'il croise. Assez singulier, il avait vraiment ce regard indéfinissable qu'ont les babas indiens, mais se faisait trahir par sa peau blanche et ses yeux bleus. Et par un fort accent slave ...
 
Il m'est aussi arrivé une sacré expérience. J'ai accompagné pendant quelques jours une amie dans un hôpital à la suite d'une méchante crise d'épilepsie. Elle est restée inconsciente une bonne demi-journée, et j'ai essayé de veiller sur elle tout en réglant quelques détails de paperasserie : je me suis souvent heurté de fait au mur de l'administration indienne, un mélange d'incompétence et d'inefficacité, un capharnaüm sans queue ni tête. On est aussi bien loin des standards d'hygiène européens, même si l'on m'a assuré que cet établissement était plutôt un bon élève en la matière. Par contre, j'ai apprécié la sympathie et le sérieux du personnel médical. Un modèle d'humanité et de compréhension. Encore une fois en Inde, le pire et le meilleur se côtoient quotidiennement. 
 
A l'heure actuelle, je suis encore à Rishikesh. Je ne sais pas encore pour combien de temps. Une fois en bonne santé j'aimerai m'en échapper. Pour le moment, je savoure le farniente, fais de belles rencontres et réfléchis à différentes options géographiques possibles pour la suite de mon voyage.  Affaire à suivre ...
 

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Haridwar

En amont du Gange

Bien en amont du Gange et de Varanasi, tout prêt de l'Himalaya, les rituels sont toujours immuables dans cet autre ville sainte : baignade dans le fleuve, Aarti (cérémonie religieuse pyrotechnique, voire vidéo) et Puja (bénédiction des curés locaux, les brahmanes). A noter quelques différences : l'eau y est beaucoup plus propre, l'atmosphère plus détendue et saine. Enfin, on s'y repère nettement plus facilement. Cette petite ville est organisée autour du fleuve, à partir du ghât principal, le Har-ki-Pairi. Autour rayonnent des centaines de boutiques dédiées à la vente des mêmes produits : articles pour la Puja et l'Aarti, textiles bas de gamme et nourriture. La concurrence est rude ou le business bien juteux ...
 

J'ai atterri là-bas pendant la célébration de la nouvelle année indienne. Ce passage à 2014 donne l'occasion aux milliers de touristes autochtones de passer un bon moment en famille et de venir visiter la région. Pendent ces 4 jours, je n'y ai pas croisé d'occidentaux. Ils sont tous à Rishikesh. Les sourires sont fréquents, et la curiosité des indiens est telle que je multiplie les brèves discussions. Je me prête aussi volontiers au jeu de la photo : comme moi aussi je ne me gêne pas pour leur tirer le portrait, c'est un peu du donnant-donnant. 
 

Au niveau de la marche, cela a été assez compliqué pour moi. Avec un périmètre d'action très limité, j'ai tout de même essayer de cueillir l'ambiance du coin. Bien difficile d'explorer et de réaliser les photos que je veux dans cette situation, mais j'ai essayé de profiter au mieux des mes petites sorties. Affaire à suivre ...
 

Bonus vidéo : la chanson officielle des Aarti qui passe en boucle sur les ghâts pendant la cérémonie. Le tube religieux de l'été. Sur la vidéo, c'est à Har-ki-Pairi. D'ailleurs, elle est assez bien réalisée, et donne une très bonne idée de l'ambiance.
 
 

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Varanasi

Vivre et mourir à Varanasi

Publié le 18 Apr 2014
Catégorie Inde
Beauté, puissance et décadence. Varanasi. 3 simples mots qui caractérisent cette ville brûlante et enveloppante. Ce serait comme une symbiose de ferveur religieuse et de force noire. Ici, on consume ses morts à ciel ouvert, dans un espace dédié, au bord du Gange. Les cendres sont versées dans le fleuve. Les cadavres considérés comme purs (femmes enceintes, enfants, victimes de morsure de cobra, ect …) y sont jetés tels quels. Le reflet des flammes des bûchers sur les murs recouverts de suie donnent à cet endroit un air d'enfer sur Terre. Des âmes malignes s'y épanouissent, shootées du matin au soir et essayant d'extorquer les touristes de passage. Rien qui ne puisse entraver le recueil des familles des défunts, tout en retenue, tout en dignité. Les femmes ne sont pas autorisées à participer à la cérémonie. Explication locale : elles pleurent. Et ici, on ne tolère pas les effusions émotionnelles en public. Cependant, mourir et se faire incinérer à Benares est considéré comme un privilège : le cercle des réincarnations est ainsi rompu, le nirvana atteint à coup sûr.
 

On ne peut pas réduire Varanasi à ses ghâts de crémation. Le Gange, c'est aussi la vie, la baignade matinale, les bénédictions rituelles. Son eau est considérée comme sacrée et pure par les Hindous, on lui confère même des vertus médicinales. En vérité, même si je la trouve moins polluée que la Seine, je n'y mettrai pas non plus mes pieds. Il existe en Inde un réel débat concernant la pollution de cette portion du fleuve. De nombreux scientifiques se sont penchés sur la capacité hors-norme de régénération de cette eau : ils y ont découvert un taux de bactéries 100 à 1000 fois plus important que dans une banale rivière. Le dépolluer comporterait un risque de destruction de cet équilibre bactériologique. 
 

Derrière ces ghâts, commence la ville ancienne, qui fait tampon entre les bords du Gange et la ville nouvelle. Elle agit comme un filtre qui retient camions voitures et motorickshaws loin de cet espace fluvial, lui donnant un air de bord de plage, apaisant. Restent les gens, les motos et leur klaxons, et les vaches, les innombrables et bien portantes vaches qui font leur ordinaire des immondices jonchant le sol. Dans le dédale des rues, on se perd, on se retrouve, c'est ce qui donne à Varanasi ce charme de petit village quand on commence à y prendre des repères. 
 

J'ai passé 12 jours ici, et j'aurai pu y rester plus longtemps, sans m'en rendre compte, si je n'avais pas eu à revenir à Delhi (avec grand plaisir) pour l'anniversaire de mon ami Vivien. Car on se laisse facilement happer par cette atmosphère ronronnante : chaque jour ressemble au précédent, avec un petit rituel, immuable, réconfortant et faisant oublier le temps qui passe. Debout 5h30 pour observer la vie matinale sur les ghâts, petit dej avec les amis du jour, sieste puis repromenade, parfois. Entre midi et 16h, inutile de planifier, à cause de la chaleur … Bref, Varanasi, c'est la ville idéale pour flâner.  
 

J'ai fait un petit bout de chemin depuis, j'ai célébré des 34 ans à Delhi, puis fait un bref séjour à Haridwar, pendant un festival religieux hindou. Intéressante immersion dans la vie indienne. Ma cheville passe par des épisodes assez douloureux. Je dois impérativement baisser la cadence, qui n'était pourtant pas très élevée. Le voyage prend un côté plus contemplatif qu'aventureux. Je m'adapte. A Rishikesh, où je viens de poser mon sac, j'espère trouver le repos dont j'ai absolument besoin. Le coin me paraît propice à cet exercice, et c'est tant mieux.
 

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Khajuraho

Histoire de temples

Seconde et dernière étape campagnarde avant la sainte Varanasi, Khajuraho est surtout connue pour ces temples classés patrimoine de l'humanité par l'UNESCO. Le remarquable travail de conservation et de restauration des sculptures qui ornent les façades nous permet de contempler des tranches de vie des Maharajas de l'époque : des scènes de chasse et de guerre principalement, mais aussi une partie consacrée aux loisirs et plaisirs charnels. En fait, c'est surtout pour ses sculptures érotiques que les temples sont célèbres. Certaines d'entre elles font en effet allusion à des scènes assez cocasses, sans aucun tabou. Il y a un contraste assez saisissant entre la pudeur actuelle de la société indienne et l'idée que donne ces représentations libidineuses des mœurs de l'époque.

 



Tout comme Orchha, Khajuraho permet une immersion aisée dans l'arrière-pays. En deux coups de pédales on découvre des petits villages, où l'on est souvent accueilli comme une rock-star. Les paysages sont très verts, clairsemés de nombreux champs de céréales, là encore j'ai parfois eu l'impression de me balader sur mes chemins de campagne normande, un mois d’août exceptionnellement ensoleillé et chaud. Avec une petite touche montagnarde, ce qui ne gâche rien.
 

Tout aurait pu être parfait si il ne régnait pas dans le village principal une certaine tension touristique. C'est la fin de saison pour les commerçants, qui voient en chaque visiteur un espoir de profit. J'ai rapidement contourné ce problème avec ma bicyclette de location : une fois lancée, je n'ai plus eu besoin d'excuse pour ne pas répondre aux multiples sollicitations commerciales. Le plus souvent, ces messieurs businessmen n'ont même pas eu le temps de me voir passer !

 


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Vivien, conquis par New Delhi

Série "Happy Expats", portrait n°1

Comme je le mentionnais dans ma présentation, ce voyage a un petit objectif secret, celui de trouver l'endroit idéal, pour y poser mes guêtres. J'imagine que ce sera une question de feeling, de rencontres, d'alchimie. J'ai imaginé un autre stratagème pour compléter mon expérience sur le terrain : compiler celle des autres. Et plus particulièrement celle d'expatriés heureux qui ont choisi de rester dans cet éden qui est le leur. 

Mon premier portrait de cette série baptisée « Happy Expats » est celui de Vivien, mon ami breton qui a jeté son dévolu sur Delhi. A travers trois questions, j'ai essayé de comprendre les raisons de son choix.

Présentation : Vivien, 34 ans d'origine bretonne, a grandi à la campagne, puis fait le tour de France pour ses études (Rennes, Marseille, Toulouse et Paris) et pour les fêtes (Lille, Grenoble, Biarritz, Bordeaux, Lyon, Aix en Provence, Charleville-Mézières !, etc.)

Vivien , comment es-tu arrivé a Delhi ?

J’étais en période d'attente de prise de fonction pour un emploi à la Sécurité Sociale à Paris début 2006; j'en profite pour laisser mon CV sur civiweb.com (plateforme pour les contrats de volontariats internationaux) avec l'Inde parmi les destinations possibles sélectionnées. Puis en mai 2006, j'ai été contacté par l'Ambassade de France en Inde pour un poste d'attaché financier ; en juin 2006, j'ai été recruté après un entretien de 5 minutes avec un Breton ; en juillet 2006, j'avais mon visa + billet AirIndia pour New Delhi :). Je suis arrivé pour un contrat de 2 ans auquel je comptais faire honneur. Je suis rentré en France en juin 2008 pour des raisons personnelles ; et j'ai trouvé un emploi en Bretagne quelques mois plus tard.

Début 2010, mon employeur m'a proposé de travailler à distance depuis New Delhi, chose que j'ai immédiatement acceptée ; donc je suis de retour en Inde depuis 4 années ;)

Qu'est-ce qui t'a décidé à rester ?

Déjà j'ai un travail ici, ce qui ne serait pas garanti en France en ce moment. Les conditions de travail sont favorables du point de la confiance accordée, de l'autonomie, et du rythme de travail. De plus, mon bureau est à proximité immédiate de mon domicile (moins de 5 minutes à pied), ce qui me laisse du temps libre après les heures de travail et le week-end. J'ai développé localement un réseau de contacts, composé à parts égales d'Indiens et de Français. Une large panoplie de loisirs sont disponibles à New Delhi : cinéma, concerts, expositions, conférences, sortie à moto, pique-niques, etc... gratuitement ou pour un prix faible. De plus, la gamme des restaurants est très large, avec une nourriture indienne variée que j’apprécie beaucoup.

Qu'est-ce qui fait selon toi de Delhi l'endroit idéal ?

New Delhi est la seconde plus grande agglomération au monde (après Tokyo), et surtout la première anglophone. J'aime observer l’intensité et l’énergie de la ville, en plus de sa transformation avec un développement urbain frénétique et une culture urbaine émergente. L'abondance de population, ainsi que sa simplicité et son ouverture, sont réconfortantes pour comprendre l'histoire complexe de la société. Climatologiquement, bien que les conditions peuvent être extrêmes (0-5 °C l'hiver ; 45-48 °C l’été), je me suis bien acclimaté au temps chaud et sec ; la période de mousson est plus délicate, mais reste supportable en termes d’intensité et de durée.

Volet suivant : Stéphane, Tokyo http://www.sebaroudeur.com/blog/2016/12/serie-happy-expats-portrait-n2

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Orchha

A la campagne

Cette fois-ci, c'est reparti ! J'ai pu reprendre la route après 6 jours de repos forcé à Agra, et j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire. Objectif Varanasi, Orchha étant l'étape suivante de cette vallée du Gange. Par rapport au Rajasthan, c'est beaucoup plus vert, plus humide (avec l’apparition de mes chers amis moustiques), l'architecture change aussi nettement ! Un vrai dépaysement.
 
Orchha est un petit bled de campagne (10.000 habitants tout de même) où il fait bon vivre, c'est une halte assez reposante. Les gens sont très avenants, sollicitent moins, mis à part les incontournables Sadhus qui ont élu domicile aux abords du temple Ram Raja. Ceci dit, ces saints hommes hindous ne vivent que de l'aumône, et les locaux sont largement mis à contribution. Holi y est encore célébré une semaine après la date officielle et il y a deux fois par jour des offices religieux, c'est un véritable spectacle.
 

Je contourne les caprices de mon tendon d'Achille en louant autant que possible des deux-roues, motorisés ou non. C'est un formidable moyen de sortir du bourg principal et des sentiers battus, tout en me ménageant. J'ai pu ainsi faire mes visites des incontournables temples et fort, mais aussi découvrir des petits villages perdus dans la cambrousse. En découle un sentiment de liberté gratifiant et libérateur, je sens que je rentre enfin dans mon voyage ! 
 

Ces 6 jours à Orchha m'ont fait beaucoup de bien, je peux dire que c'est pour le moment mon coup de cœur en Inde. Pour les gens, pour l'accès facile au monde campagnard, pour sa rivière à l'eau cristalline, pour les rencontres que j'y ai fait, pour l'énergie positive que cela m'a procuré. C'est sûr, un jour, j'y remettrai les pieds ...
 

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Agra

Le Taj Mahal

Le Taj Mahal (ou le Taj comme les voyageurs l'appellent ici) est une chimère touristique. Au même titre que le Machu Picchu, la Tour Eiffel, Angkor Vat, etc etc … Parfois on est déçu lorsqu'on fait face à la réalité (je me rappelle de ma désillusion en découvrant Big Ben), ou bien alors, on est émerveillé. Le "Taj" fait partie de cette deuxième catégorie de monument, aussi beau en rêve que dans notre monde cruel. C'est blanc, c'est immense, c'est imposant, c'est rutilant, majestueux, précieux, les qualificatifs manquent. Et pour ne rien gâcher, le lieu est remarquablement bien entretenu, ce qui tranche singulièrement avec les autres sites archéologiques que j'ai pu visiter jusqu'à maintenant en Inde. 
 

Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire du « Taj », l'édifice a été érigé en l'honneur de l'amour inconditionnel d'un roi envers sa défunte épouse. Pour démontrer la puissance de ses nobles sentiments. Il est vrai que c'est beaucoup plus classe qu'une épitaphe sur une plaque funéraire, même élégamment tournée, même sur un beau marbre. La légende dit que le roi fit tuer la fiancée de l'architecte en charge du projet, pour qu'il puisse se prendre d'empathie avec son immense douleur.
 

J'ai classé les photos dans l'ordre de prise de vue, pour mieux rendre compte du changement de couleur au fil du lever du soleil. Cela commence par des teintes rosées, puis cela tire sur l'orange, pour enfin éclater de blanc.
 

C'est le seul monument que j'ai visité à Agra. Mon articulation ne m'a pas permis d'en faire un autre. Mais j'ai bien choisi, je crois. C'était aussi Holi, hier. Fête nationale indienne, qui marque la fin de l'hiver et le début de l'été. Effectivement, les températures grimpent d'un coup. Ça se passe sur deux jours. Première étape, on met le feu à des bûchers à base de bouses de vaches disposés dans des coins stratégiques de la ville. Cela nous gratifie d'un bon smog bien gras. Le lendemain dans la rue, on se peinturlure de poudre aux couleurs vives, on se lance des bombes à eaux, se bat à coup de pistolet à peinture, se jette des pigments tenaces sur les vêtements … Bref, c'est la fête ! Et vive l'été (ou pas).

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Back to Delhi ...

... et bloqué à Agra

Je subis depuis quelques jours un petit coup d'arrêt forcé, repos obligatoire pour ma cheville qui s'est retrouvée gonflée à Agra, après avoir passé 2 jours à Delhi de nouveau. J'imagine que cela a à voir avec l'augmentation de mon rythme de croisière. Je me sentais bien (malgré une petite douleur persistante) et je pensais que je pouvais accélérer un peu le rythme. Réponse immédiate de ma carcasse : ce n'est pas encore le moment.
 
Pahar Ganj
Lajpat Nagar
Je tue donc le temps sur la terrasse de mon hôtel, avec tout de même une petite vue sur le Taj Mahal. Y'a pire ! La bouffe non plus n'est pas trop mal, je commence à connaître presque tous les curry du menu. D'habitude, on commence les voyages tambours battants pour ensuite lever le pied, et bien de mon côté c'est le contraire qui se produit : je commence par me reposer, et ensuite une fois bien remis j'aurai fait le plein d'énergie pour tailler franchement la route ! En tous cas, c'est ce que j'espère.

Je vous mets quelques photos et vidéos. La première, c'est dans le train qui va de Jaisalmer à Delhi (19 heures tout de même). C'est la sleeper class, pas la classe la plus populaire mais celle juste au dessus. Chaque passager a sa banquette réservée (en gros). Normalement. C'est assez respecté, jusqu'au moment où on approche de Delhi et là cela devient du grand n'importe quoi, chaque centimètre carré est exploité … Dans la vidéo c'est assez tranquille en comparaison. Et puis la seconde, c'est un petit aperçu de la circulation dans la capitale indienne, où le piéton a bien du mal à se faire respecter.

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Jaisalmer

Aux portes du désert du Thar

La dernière de mes villes monochromes, et la plus belle, la plus singulière du Rajasthan. C'est un endroit très différent de tout le reste de la région, et c'est ce qui a du aussi me séduire dans Jaisalmer, cette nouveauté. On se croirait presque dans une bourgade d’Afrique sub-saharienne. La « golden city » (ou ville ocre en français) est située aux portes du désert du Thar, la région aride la plus peuplée au monde (on est pas en Inde pour rien). Après, c'est le Pakistan, le voisin mal-aimé dont on devine la proximité avec la présence renforcée des militaires. Tous les bâtiments sont construits avec de la pierre du désert, c'est ce qui lui donne cette couleur chaude et uniforme, c'est presque comme si la ville entière était camouflée dans le désert. De nombreux murs sont minutieusement sculptés, l'architecture est très fine, elle puise son inspiration dans les anciennes havelis, les fastueuses maisons des anciens VIP locaux. 
 



C'est aussi une ville très touristique, on y est très - extrêmement - sollicité, et j'ai ressenti le besoin express d'aller faire un tour en moto dans le désert pour m'isoler un peu. Une très belle expérience, j'ai visité un village fantôme, Kuldhara, un vieux fort au milieu de nulle part, et j'ai tracé ma route pendant de longues heures, pour mon plus grand plaisir. En point d'orgue, j'ai fait la rencontre de Krishna, un brahmane isolé sur sa colline haut-perchée : ce fut un très bon moment, de ceux qui sont inattendus mais que l'on espère vivre dans un voyage . 
 
Krishna

Cette escapade a bien failli tomber à l'eau (ou dans le sable) : au bout d'une heure, à environ 25 km de Jaisalmer, le câble d'embrayage a lâché et je me suis retrouvé comme un idiot au beau milieu de la steppe avec la moto en rideau. Mais comme en Inde, on est jamais vraiment seul, au bout d'une minute j'avais déjà autour de moi une ribambelle de gamins me demandant des chocolats et des roupies (!) et une âme charitable qui a bien voulu m'aider à revenir en ville. J'ai du ensuite batailler ferme contre le loueur pour me faire prêter la bécane la journée suivante sans frais supplémentaire.
 
Désert duThar

Mon trip dans le Rajasthan est dorénavant fini, je suis de retour sur Delhi pour ensuite me diriger vers la vallée du Gange. L'expérience de cette région de l'Inde a été riche, j'ai beaucoup aimé Alwar pour son immersion dans la vie indienne et la beauté d'Udaipur et de Jaisalmer. J'espère trouver des endroits moins touristiques, mais ce ne sera pas encore pour le mois suivant. J'espère enfin rentrer complètement dans mon voyage, pour le moment perturbé par ses problèmes récurrents à la cheville. Une chose est sûre : j'ai tout le temps devant moi, et le périple est déjà bien lancé !
 

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Jodhpur

La ville (presque) bleue

Je continue ma lancée sur les villes colorées en enchaînant avec Jodhpur, la bleue. En réalité, je n'ai pas vu beaucoup de bleu, mais il me fallait marcher bien au delà de ce que me permet mon état de cheville en ce moment pour visiter la partie azur. Peu importe, j'ai tout de même apprécié chaque jour passé en profitant de la superbe vue de ma guesthouse, et puis fait quelques rencontres sympas avec les voyageurs de passage. 
 

C'est vrai, j'aurai aimé passé plus de temps dans cette ville qui m'a révélé que bien peu de ces attraits. Cependant ce bref aperçu de la ville m'a conquis, et j'aimerai y revenir un jour. Pour voir le bleu, le fort et me fondre de nouveau dans les rues de son hétéroclite bazar.

 

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Udaipur

Milles et une nuits

Udaipur la blanche. Éclatante de beauté, comme dans un conte des milles et une nuit. Et relativement tranquille, pour une ville de cette taille. Cela a sûrement à voir avec la configuration du lieu : le centre est confiné autour d'un lac, mettant en valeur ses trésors architecturaux. La plupart des hôtels proposent aussi une superbe vue sur cette étendue aquatique, qui prend toute sa splendeur la nuit lorsque le City Palace est éclairé. Cependant, Udaipur est encore loin d'être une ville musée : l'activité autour des ghats est continuelle. On s'y baigne, lave son linge sale, on boit même son eau. A côté de ça on y jette des immondices et on y vide tranquillement sa vessie. C'est un peu le résumé du contraste indien.
 
Les monuments au Rajhastan sont des lieux tout à fait magiques, pour peu qu'ils soient un minimum entretenus. A Alwar j'avais entrevu les prémices de ce qui allait être à chaque ville-étape un passage obligé et une visite toujours agréable : les forts et les « city palace », demeures des maharajas. Jusqu'à maintenant j'ai été surtout marqué par le fort d'Amber pour son côté grandiose et par le fort de Bundi pour son côté « Indiana Jones ». Il y aura dorénavant le City Palace d'Udaipur, pour son faste. Le maharaja y habite encore dans un partie privée, comme à Jaipur. Si on leur a retiré leurs fonctions dans la vie politique indienne, ces nobles n'en ont pas moins perdu leur extravagant patrimoine et les privilèges inhérents.
 
Udaipur, c'est aussi la ville des artistes. Plus particulièrement des peintres. J'avais jusqu'à aujourd'hui toujours refusé les invitations (trop) pressantes des étudiants en art dans leur atelier pour éviter d'interminables négociations stériles. Et puis dans une partie à l'écart du centre, là où je m'y attendais le moins, j'ai accepté l'invitation d'un véritable maître de l'esquisse, invitation que je ne regrette à aucun moment avoir acceptée, car j'ai pu découvrir le travail d'un véritable orfèvre, maîtrisant à la perfection la gestion du micro-détail. J'ai promis de lui faire un peu de pub, alors voici son adresse, si vous avez l'occaz de passer là-bas, vous serez conquis par son travail :
 
Jagdish Yagav – 224, Amba Mata, Yadav Colony – jagdishyadav.udr@gmail.com
 

 
C'était aussi période de festivité en ce milieu de semaine, on célébrait l'anniversaire du mariage de Shiva. L'occasion pour les jeunes (parfois shootés au bhang lassi, un cocktail à base de lait et marijuana) de se défouler sur de la musique techno et pour les autres d'aller se recueillir dans l'un des nombreux temples de la ville, éclairés en cette nuit particulière par des diodes et néons multicolores.
 

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Bundi

L'aventurier de l'arche perdue

Roulement de tambours … C'est avec un immense honneur que je décerne à Bundi mon « Klaxon d'Or ». Il faut souligner l'effort de ses formidables habitants pour customiser avec amour et précision leurs avertisseurs sonores, certains ne reculant devant rien : un double-klaxon de voiture à la place d'un petit bip-bip de mobylette, c'est sûr que c'est beaucoup plus efficace. Il faut dire que Bundi part avec un sacré atout : des rues étroites, propices à la réverbération du son … Ce valeureux village avait tous les atouts en main pour rafler la mise. On attend avec impatience pour l'année prochaine l'arrivée des klaxons de camions adaptables sur deux roues (à moins que cela n'ait pas déjà été fait, plus rien ne m'étonne).
 

Bundi est tout de même très agréable à parcourir, dans les vivaces couleurs de ses rues j'ai aimé me perdre. Et j'ai adoré la visite du fort, totalement abandonné aux singes et à la végétation. Ambiance Indiana Jones assurée … Avec un petit côté documentaire National Geographic, lorsque je me suis posé une heure pour observer les singes « redface ». Au programme, bataille entre mâles dominants, sessions d'épouillage et tentatives d'approche des jeunes les plus téméraires. Bref, de quoi me sentir comme un aventurier dans l'arche perdue.
 


En Inde, il faut être au top de sa forme pour se balader dans les rues, non pas pour affronter d'éventuelles pentes raides, mais plutôt pour répondre aux nombreuses sollicitations de ses habitants, et plus particulièrement aux enfants qui ne me laissent jamais repartir si je ne me suis pas soumis au rituel immuable de la photo.  Il m'arrive de faire une bonne vingtaine de portraits par jour, la plupart à la demande même des personnes que je croise. La qualité photographique n'est pas forcément au rendez-vous, mais puisqu'il me semble que cela fait plaisir, pourquoi refuser ?
 

Must see à Bundi : le fort de Bundi.

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Conseil photo

Sauvegarder ses photos pendant un long voyage

Prendre des photos en voyage, c'est bien. Les trier et les classer, c'est encore mieux. Ce serait dommage de perdre tout ce travail effectué lors d'une panne matériel ou un vol … Combien de fois j'ai entendu des gens qui avaient perdu (ou s'était fait volé) leur appareil photo et qui ruminaient « bon, pour l'appareil c'est pas grave, c'est surtout pour les photos que ça me désole ». Bien sûr, on ne peut pas parer à toute éventualité, mais il existe quelques trucs pour se prémunir - n'ayons pas peur des mots - d'un tel drame . 

Tout d'abord, il convient de déterminer quel est son besoin en espace de stockage. Il varie en fonction de :

la taille des fichiers photos : il y a une relation avec le nombre de pixels proposés (en général exprimé en megapixels), et aussi du mode de compression choisi par le photographe (fichier Jpeg plus léger, RAW ou fichier négatif plus lourd – voire plus bas pour une petite explication)
- la cadence de "tir" du photographe : les champions de la rafale auront naturellement besoin de plus d'espace disque que les nostalgiques de l'analogique.

Pour vous donner une idée de l'espace disque nécessaire pendant votre voyage au long cours, vous pouvez par exemple relever l'espace disque total pris par vos dernières photos de vacances, et le multiplier (disons que si vous partez 1 an et que vos dernières vacances ont duré un mois, et ben vous multipliez par douze, tout simplement).

Pour tous les photographes, une seule règle à respecter : sauvegarder régulièrement ses fichiers sur plusieurs supports différents. Si possible ranger les supports à des endroits différents. Basique. Ensuite, c'est surtout les moyens techniques employés qui vont être différents selon la consommation d'espace disque.

Pour les petits consommateurs, il y a plusieurs solutions : en plus de garder leurs photos sur le disque dur de leur laptop, ils pourront stocker des copies sur des clefs USB haute capacité (il y en a de 64 ou 128 Go actuellement) ou un petit disque SSD externe, réputés pour leur solidité. Les clefs USB ont par contre une durée de vie moins importante, et il sera important de faire un transfert des fichiers sur un autre support dès le retour au bercail. L'idéal, c'est aussi d'ouvrir un cloud (*) (Dropbox, Google Drive ect …) et de faire des sauvegarde à distance de temps en temps pour minimiser les risques de perte d'un support physique.  Pour ceux qui partent sans ordi, doublez les supports physiques, ou alors minimum support physique et cloud. On pourra envoyer les clefs et disques pleins à la maison. On peut aussi acheter plusieurs cartes mémoires, faut voir ensuite si c'est intéressant comparé au prix d'un clef USB.

Pour les gros consommateurs de stockage, le problème est assurément plus complexe. Car exit la solution du cloud (*) (ou alors seulement pour les images les plus abouties) : il n'y a pas assez d'espace disque proposé (entre 2 et 20 Go), et les connexions internet sont souvent insuffisantes pour un transfert honnêtement rapide. Exit aussi les SSD, également pour un problème d'espace disque (pour le moment, mais j'imagine que dans quelques années la technologie aura évolué). Il faudra se rabattre sur les bons vieux HDD externes, de 500 Go à 2 To. On mettra les fichiers originaux sur un disque, les copies sur l'autre, les deux disques dans des sacs différents (ou alors les jpeg sur l'un et les négatifs sur l'autre, si on a choisi le mode RAW+Jpeg). C'est assez contraignant, et rajoute du poids, mais on ne peut pas parier sur le bon fonctionnement d'un seul et unique HDD, ni savoir à l'avance quand on sera victime d'un larcin. Le gros désavantage de cette technologie, c'est sa fragilité : il faut absolument éviter de faire tomber le matériel, surtout lorsqu'il est en train de fonctionner. C'est souvent synonyme de perte de données et de secteurs corrompus rendus impropres à l'écriture comme à la lecture (j'en ai fait la malheureuse expérience).

Il existe actuellement des disques durs destinés aux baroudeurs, antichoc. Je suis en train de tester le ADATA HD710 qui est présenté non seulement comme antichoc mais aussi étanche à faible profondeur. Pour l'instant, il fait le boulot, et donne une impression de solide. Déjà tombé une fois, et aucune perte de données … Pour mon autre HDD, plus classique, j'ai acheté un petit boîtier protecteur Case Logic à 10 euros. 
C'est la solution que je propose, je n'en vois pas d'autres réelles à ce jour, mais je serai heureux de connaître votre opinion et votre manière de procéder sur le sujet.

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* Petite explication sur la différence entre le fichier RAW et Jpeg. Le fichier RAW est proposé sur la plupart des appareils photo dits « évolués », dès qu'on monte un peu en gamme en résumé. Ce n'est pas une image à proprement dit, mais un fichier qui contient de nombreuses informations qui concernent l'image. Le fichier Jpeg (qui lui est le format de base sur tous les appareils photo) est lui une interprétation du fichier RAW selon les réglages prédéfinis de l'appareil, ou les réglages que l'utilisateur aura paramétré (constraste, netteté, colorimétrie, balance des blancs, ect ...). C'est donc une version possible du fichier RAW parmi une infinité d'autres, et il contient de ce fait beaucoup moins d'informations (et prend donc beaucoup moins d'espace disque que le RAW).

On peut faire un parallèle avec la photographie analogique, en comparant le fichier RAW au film négatif et le fichier Jpeg au tirage photo, le résultat final. Le tirage photo est une interprétation du film négatif créée par le laboratoire. 

En analogique comme en numérique, il est primordial de garder ses négatifs. On privilégiera donc une prise de vue en RAW, pour ensuite « développer » ses Jpeg via un laboratoire numérique (parfois appelé « dérawtiseur »). Lightroom ou DXO font le boulot à merveille. Cependant, certains appareils proposent des Jpeg de qualité supérieure, directement exploitables, et il deviendra alors intéressant de shooter en mode RAW + Jpeg, de stocker les RAW et d'utiliser directement les Jpeg.

(*) [Edit du 13 avril 2015 : il existe maintenant une solution de cloud avec stockage illimitée des photos (!) avec Amazon Cloud Drive (12 euros par an), je suis en train de la tester. Si cela résoud le problème de l'espace de stockage, il reste celui de trouver en voyage un débit montant suffisant pour uploader ses photos. A mon avis, d'autres supers offres de cloud ne devraient pas tarder à arriver aussi chez les concurrents : Google Drive, iCloud, Dropbox ...]

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Pushkar

Ville sainte hindoue

On m'avait annoncé un petit bourg tranquille, Pushkar, ville sainte hindoue, devait être une étape idéale pour se reposer et prendre une bouffée de bon air frais. Sauf qu'on avait oublié de me dire que c'était une tranquillité toute indienne, donc avec ses klaxons, ses chauffeurs fous, et y en rajoutant une bonne dose de mariages. En Inde, on les célèbre comme il se doit dans le bruit d'une fanfare, puis d'une sono monstrueuse. Y'en a plusieurs en même temps, plusieurs par jours, chaque jour de la semaine … Cela ne s'arrête jamais. Pushkar, ville sainte aussi pour les arnaqueurs, véritables businessmen du tourisme et qui peuvent faire de cette place sacrée un véritable enfer sur terre. Leur truc principal consiste à te forcer à aller mettre des fleurs dans un lac pour ensuite te demander une somme d'argent (si si, ils y arrivent!). Vraiment, à s'en arracher les cheveux … Humainement l'expérience est moyenne car il devient difficile de distinguer les honnêtes gens des mécréants. 
 
Cependant, au bout de quelques jours, on commence à faire le tri, et puis on découvre une ville empreinte de spiritualité. Une beauté incroyable se révèle quand on prend la peine de se lever tôt pour observer le rituel sacré du bain (ghats) pendant le lever du soleil. Le coucher du soleil est aussi un moment exceptionnel. C'est une des ambiances que je recherchais en venant en Inde. Rien que pour ça, cela vaut le détour. Les alentours du lac sont des lieux de promenade et de (presque) tranquillité, on y fait de sympathiques rencontres aussi. Toute l'Inde est représentée. Venir se baigner ici c'est bon pour le karma, c'est une sorte de pèlerinage. Pushkar est la seule ville du pays où on vénère le dieu créateur Brahma. Singulier.
 
Les ghats le matin


Je pars de Pushkar sans en éclaircir tous les mystères, je n'ai pas compris par exemple pourquoi énormément d'occidentaux (japonais y compris) s'y habillent de manière encore plus indienne que les indiens eux-mêmes … C'est ici le paradis des babos, mais vraiment en mode Xtreme. On devine que cette ville a du être une sorte de Katmandou il y a quelques années déjà, on y croise parfois des vieux hippies qui sont sur place depuis des lustres. Mais j'ai du mal à penser qu'on puisse retrouver à Pushkar la sérénité qu'il a du régner en ces lieux dans le passé. 
 

Pour raisons intestinales, j'ai du rester à Pushkar quelques jours de plus par rapport à ce que j'avais prévu. J'ai finalement apprécié sa douceur et sa convivialité. Cela a aussi été l'occasion de reposer ma cheville et de faire quelques connaissances. J'espère partir demain pour Bundi ou Udaipur, il me tarde de tailler la route de nouveau. Il fait bon vivre, le soleil tape, le fond de l'air est doux ... C'est un début de voyage réussi, tout en douceur, douceur "indiennement" relative ;)
 


Un moine Vishnou

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Jaipur

La ville Rose, Capitale du Rajasthan

Publié le 14 Feb 2014
Catégorie Inde
La ville rose … Non je ne suis pas à Toulouse, mais à Jaipur, la capitale du Rajasthan ! D'ailleurs Toulouse est assez connue par les chauffeurs de rickshaws locaux qui me l'ont souvent citée comme référence française. Comme d'habitude en Inde, c'est toujours le chaos qui régit la circulation et la vie dans la rue, je commence à bien m'y habituer et je prends même quelques repères. Au delà de la trépidante vie urbaine, Jaipur est une ville magnifique, effectivement rose (et ocre), qui regorge de palais et monuments érigés par les différents maharajas de l'époque. L'un d'entre eux fut un visionnaire : sa ville est une des premières en Inde à suivre un plan d'urbanisation. Tout est vraiment très beau, je ne sais pas si je retranscris bien cette impression dans mes photos. 
 

Mais ce qui m'a vraiment le plus soufflé, c'est le fort d'Amber (situé à une dizaine de kilomètres de route dangereuse du centre de Jaipur) : là, on se rend compte du faste de l'époque des maharajas, de l'effort fourni par les architectes, du sens donné à la beauté des lieux. Magnifique ! Dans la ville d'Amber je suis rentré dans un temple hindou (Shiromani) pour la première fois de mon voyage. Il y avait un jeune prêtre, Abe, qui parlait un très bon français et avec qui nous avons échangé quelques points de vue.
 
L'Inde continue à me fasciner … Aujourd'hui, j'ai même été voir un film Bollywood dans une salle du quartier. Autant dire que même si c'était en Hindi non sous-titré en anglais, le fil de l'histoire n'était pas vraiment compliqué à saisir. Bollywood c'est surtout de l'action, des histoires de sentiments, des gentils et des méchants. Et puis de la danse, et du kitsch, beaucoup de kitsch ! Les spectateurs eurent l'air de beaucoup apprécier.

Demain, je prends un bus matinal vers Pushkar, une destination plus « rurale » (17000 habitants tout de même). Une nouvelle aventure commence ! 

Must-see à Jaipur : City Palace, Palais des Vents, Amber Palace.

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Alwar et Bhajeet

La porte d'entrée du Rajasthan

On m'avait donc prévenu, voyager en Inde est intense. Je n'avais pas imaginé à quel point. Ce pays donne autant en émotion et découverte qu'il prend en énergie. Ici chaque événement mineur se transforme en aventure. L'anonymat n'y existe pas … 

Je ne sais pas si Alwar sera représentatif du reste de mon périple en Inde, car c'est une destination un peu en dehors du circuit touristique classique : Vivien ma l'a conseillé, c'est un endroit qui ne figure pas dans les guides. Du coup, j'ai vraiment eu l'impression d'être le seul européen en ville, et d'obtenir de ce fait un statut de star du cinéma. Ici personne n'est indifférent, et croiser simplement un regard dans la rue peut amener à une discussion autour d'un thé au lait (Tchaï). J'ai même du signer des autographes pour contenter une ribambelle d'écoliers en transe (!). Moi qui adore me faire oublier pour prendre des photos, c'est ici mission impossible. Je m'adapte. Chaque personne veut son portrait, certains s'arrêtent même pour prendre la pose. C'est aussi fatigant que sympa, car les sourires sont nombreux, et y répondre par un autre devient naturel ; du coup, on finit la journée avec les zygomatiques bien entraînés.

Les rues de Alwar :
 

C'est dans cet esprit que j'ai fait la rencontre de Balbir alias Pappy (ou Papindia), qui m'invita à faire un tour dans son village qui se situe à 8 km de Alwar (Bhajeet), et connaître sa famille. En fait, c'est toute une partie du village que j'ai rencontré, tous avec un entrain et une curiosité insasiable. Les questions rituelles : De quel pays tu viens ? Comment tu t'appelles ? Es-tu marié ? As-tu une petite amie ? Pourquoi n'es-tu pas pas marié ? Quel âge as-tu ? … C'est assez amusant de se rendre compte des priorités indiennes. Pappy fut un merveilleux guide, j'ai adoré connaître son village et sa grande maison. Sa famille aussi, est adorable. Vraiment, ce fut une belle journée, pleines de découvertes et de rencontres. Bhajeet est assez vert, il a beaucoup de culture de céréales, cela m'a rappelé par moment mes paysages de plateau normand. Les maisons sont très colorées, et on y croise des vaches, des chiens, des singes ... Alwar aussi est une jolie ville, surtout la partie ancienne, avec son « city palace » et quelques autres monuments qui me donnent parfois l'impression d'avoir affaire à l'architecture arabe.

Ci dessous quelques photos de ma balade à Bhajeet :
 

J'ai l'impression d'avoir vécu en 3 jours à Alwar et 7 jours à Delhi ce que j'aurai pu vivre en 1 mois. Cela augure un voyage riche et intense. Je devrais sûrement me ménager des périodes de calme, pour mon esprit et ma cheville, qui pour le moment tient admirablement bien.

Je viens d'arriver à Jaipur, ou je pense rester 4 ou 5 jours. Mon hôtel est superbe, malheureusement je ne pourrais peut-être pas rester demain. Premières impressions, c'est beaucoup plus touristique que Alwar, j'ai hâte de commencer les visites !

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Alwar

Au revoir Delhi, Bonjour Rajasthan !

Direction le Rajhastan ! J'ai décidé d'emprunter ce chemin en fonction des températures, à partir du mois d'avril le mercure monte terriblement dans cette région, alors que maintenant, c'est la période idéale pour visiter les alentours. C'est vrai qu'il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, pour le moment le climat est très clément, et c'est très agréable de se balader ou de prendre le vent lors des rides en rickshaws.

Alwar, c'est ma première destination. Ce n'est pas la facilité que j'ai choisi car ce n'est pas une destination « backpacker ». Mais il y a de nombreuses attractions touristiques, et ce sera une transition parfaite avant Jaipur. C'est un peu un second départ ! Après avoir m'être initié en douceur à la culture indienne chez Vivien et Seema, me voilà lancé dans le grand bain, en solo cette fois ! 

On m'avait promis un pays intense, et ils avaient raison. On m'avait aussi promis un choc de culture, je ne suis pas déçu non plus sur ce point là. Commencer par l'Inde, c'est prendre le taureau par les cornes ! 

En fait ici, on est jamais tranquille. Il y a toujours quelqu'un pour vous parler, pour vous poser quelques questions. Même si la communication est parfois difficile au niveau linguistique, cela ne semble pas perturber mes interlocuteurs, qui paraissent juste se contenter d'une compagnie (exotique qui plus est). Il adorent aussi se prêter au jeu de la photo. Ce n'était plus dans mes habitudes de prendre des portraits (depuis mon retour en France), mais j'imagine que j'en ferai de plus en plus au fil du voyage. Pour preuve ce voyage en train de Delhi à Alwar, une famille de Bombay a taillé la bavette avec moi et mon vis à vis français pendant les 3 heures du trajet ! 

Ci-après quelques photos de Delhi (Lajpat Nagar 1 le quartier de Vivien notamment) et puis du trajet en train vers Alwar (les portraits sont des passagères voisines venant de Bombay)
 

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Delhi

Lotus Temple

Je continue (très) tranquillement ma visite de Delhi, et je dois avouer que je commence à m'habituer au chaos local. Je le vois à plusieurs détails : il m'est par exemple plus simple de négocier avec les rickshaws, ou encore les coups de klaxon me paraissent presque normaux ... Delhi malgré son côté anthropophage a un charme indéniable, qui se révèle à ceux qui sont prêts à accepter sa promiscuité. On y trouve toutefois des oasis de tranquillité, le temple du Lotus en fait parti. Ce monument plutôt récent a été érigé par les adeptes de la regilion (secte ?) Baha'i, qui prône la tolérance et l'unité entre les grandes religions existantes. C'est un superbe édifice, conçu sur le modèle d'une fleur de Lotus (voir galerie photo en bas de page).
 


 


 

Je suis toujours chez Vivien et Seema, ça va faire bientôt une semaine complète ! Ils sont très sympa avec moi ... Je les remercie encore de m'avoir permis de prendre contact avec l'Inde de manière douce et progressive. Et puis d'avoir pris soin de moi. La veille nous avons été avec Seema dans un centre de médecine ayurvédique pour mon problème à la cheville. J'ai fait le plein de médicaments à base de plantes, j'espère que cela me permettra d'améliorer ma tolérance à la douleur. C'était une expérience sympa, aussi. Voici une photo du petit couple, dans leur quartier au sud de Delhi, Lajpat Nagar I.
 

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Delhi

Qtub Minar

Ma visite de Delhi se poursuit, et ma première visite fut aujourd'hui même le minaret Qtub Minar, un monument musulman construit par des petites mains hindoues (XIIe siècle). Au délà du magnifique minaret, on peut apprécier sur le site une ancienne mosquée, les ruines d'un autre minaret jamais terminée (un projet trop ambitieux selon la légende), ou encore un jardin parsemé d'arbres procurant une ombre salvatrice ... Cependant, j'ai parfois eu l'impression que la véritable attraction touristique du Qtub Minar, c'était moi : j'ai eu pas mal de sollicitations de "touristes locaux" pour se faire tirer le portrait en ma compagnie ! C'est avec plaisir que j'ai tapé la pose une petite dizaine de fois, et malgré mon étonnement j'ai joué le jeu. Le rapport à l'image ici est très différent d'en Europe, ça c'est sûr. (voir galerie photo en bas de page)
 
Le climat est très doux, agréable, presque chaud. L'été est peut-être précoce ... J'ai donc choisi d'aller me promener en premier lieu du côté du Rajhastan pour éviter d'éventuelles grosses chaleurs le mois prochain.

Petite anedocte, nous avons fêté la chandeleur hier dimanche avec Vivien et Seema. Ce qui est amusant c'est que nous avions décidé de faire des crêpes et galettes juste pour se faire plaisir, et que le lendemain nous avions appris qu'effectivement c'était le jour de la chandeleur ! Comme quoi, les coutumes françaises sont bien ancrées.

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