Kharkorin J150 Mongolie
Où sont les arbres ?
(avec leurs branches et plein de charme)
Ecrit le 17 aout 2016 à Kharkorin – km 5400
J'exagère un peu, il y en a parfois, des arbres, en Mongolie. Mais la plupart du temps, le panorama tend plus à ressembler à un désert vert, avec ses oasis, ses reliefs accidentés, ses rivières, ses magnifiques lacs. Je ne suis pas en manque de jolis paysages. La Mongolie, c'est aussi le royaume des mouches. Elles y prolifèrent et s'y sentent bien. Dès qu'il y a un peu de soleil et pas trop de vent, elles s'enchantent de ma présence et ne manquent pas de me rendre une petite visite.
Une fois affranchi des chocs culturel et intestinal, je peux enfin profiter de la route. Ou plutôt de la piste. C'est en l'empruntant que j'ai réellement lancé mon aventure. A vrai dire, voyager en Mongolie en restant sur la route asphaltée, ce serait un peu comme essayer de découvrir la France en empruntant l'autoroute. De spectateur, je redeviens acteur de mon voyage.
Aux contraintes déjà évoquées dans l'article précédent, on peut rajouter celles liées à la piste en elle-même. Au menu du jour, gadoue, sable, gravier, cailloux, ondulations (*), bosses, passages à guets, le tout servi séparément ou bien simultanément. Il y en a pour tous les goûts, et en général c'est le dos qui déguste en premier.
(*) Ondulations : cela doit être provoqué par le passage à répétition des voitures sur la piste. Il s'y forme parfois des petits agglomérats de sable ou terre meuble qui s'apparenteraient à de multiples dos d'âne disposés les uns après les autres. C'est vraiment compliqué d'avancer sur ce genre de difficultés, à la limite de l'infernal.
Dans de telles conditions, les plaisirs les plus simples sont les plus savoureux : observer un aigle voler en rase-motte, surprendre une marmotte se cacher dans son terrier, se réveiller au beau matin au milieu des chevaux, scruter la formation d'un orage à l'horizon, profiter du spectacle qu'offrent les cavaliers rassemblant leur troupeau, saluer les passants, se faire inviter à boire le thé par les nomades …
… Car l'aventure est aussi humaine. Sur cette partie du chemin que l'on pourrait qualifier de « hors des sentiers battus », je n'ai pas manqué d'invitation, la curiosité et l'hospitalité des mongols n'étant pas en reste. J'ai pu ainsi goûter à quelques spécialités locales : thé au beurre de yak, lait de jument fermenté, riz au lait de vache, boyaux de moutons fraîchement préparés, petit gâteaux durs au goût de fromage et autres delicatessen made in yourte. Mon estomac commence à devenir blindé.
Je savoure aussi tous les merveilleux bivouacs que cette nature sauvage peut m'offrir. Je n'ai que l'embarras du choix, et quasiment chaque soir, je plante ma tente dans un décor idyllique. Avec pour préoccupation première de me protéger du vent et d'éviter d'éventuelles zones inondables. Je ne suis pas près d'oublier cette portion de mon périple. Je me suis parfois approché de mes limites physiques et mentales. Mais toujours avec une récompense au bout, une petite douceur qui me fait tout relativiser en un instant. Dure et fascinante Mongolie.
Léna Tisseau
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